Articles de 8r-b

  • Sucrer les fraises

    Avant de lire ce billet, lis le questionnaire dans la rubrique "La puce à l'OREILLE".

    Voici les réponses aux questions sur la chanson Sucrer les fraises (2012) de La Grande Sophie :

    1. Quels sont les 7 termes (ou locution) qui ont un rapport avec le temps? Le moment, l'heure, le jour, l'horloger, le compte à rebours, le sablier, le minuteur
    2. Quelle locution signifie compter les pulsations de la pression sanguine? Prendre mon pouls
    3. Quelle expression signifie être gâteux? Sucrer les fraises
    4. Quelle expression désigne des larmes abondantes? Les pleurs d'une Madeleine
    5. Quelle expression signifie "lorsque je ne supporterai rien de plus"? Quand la coupe sera pleine
    6. Quel terme familier désigne la malchance? La déveine, synonyme de la poisse

  • Les faux amis (3)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les faux amis (3)

    Pour chaque question : Ont-ils le même sens?

    1/ "Clan" dans les deux langues?

    Oui.

    2/ "Le choléra" et "el cólera"?

    Oui.

    3/ "Le pavot" et "el pavo"?

    Non. En français, c'est une plante dont une variété correspond au coquelicot, tandis que le mot espagnol désigne une volaille, le dindon. À noter que, dans la pratique, on désigne la viande par le féminin, la dinde.

    4/ "Tata" dans les deux langues?

    Non. En français, c'est un terme familier et affectueux pour désigner la tante; en espagnol, c'est la sœur.

    5/ "Le limon" et "el limón"?

    Non. Le terme français est polysémique : la terre entraînée par les eaux et déposée sur le lit ainsi que sur les rives d'un fleuve; une roche mixte argilo-siliceuse, plus dense que la vase. Le terme espagnol désigne le citron.

    6/ "Base" dans les deux langues?

    Oui.

    7/ "Vaciller" et "vacilar"?

    Non. En français, cela signifie tituber, trembler, tandis qu'en espagnol cela veut dire taquiner.

    8/ "La cane" et "la cana"?

    Non. En français, c'est la femelle du canard, tandis que le terme espagnol désigne un cheveu blanc.

    9/ "Tergiverser" et "tergiversar"?

    Non. Le verbe français signifie hésiter, atermoyer, retarder le moment de la décision, tandis que le verbe espagnol signifie fausser, déformer des propos.

    10/ "Franco" dans les deux langues?

    Non. En français, cela peut être un terme familier équivalent de "franchement" (Vas-y franco!), et cela peut indiquer aussi un envoi dans frais de transport pour le destinataire, tandis qu'en espagnol il s'agit d'un adjectif, "franc".


  • Citations littéraires

    Citations littéraires

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ éponyme. Voici quelques détails sur la source de chaque citation :

    Quel est l'auteur de chaque citation?

    1/ "Va, je ne te hais point."

    Le Cid (1637; Chimène à Rodrigue, III, 4) de Pierre Corneille

    Intrus : Jean Racine, Cyrano de Bergerac

    2/ "On a souvent besoin d'un plus petit que soi."

    Fables (1668, Le Lion et le Rat) de Jean de la Fontaine

    Intrus: René Descartes, Mme de Sévigné

    3/ "L'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à divers états de développement, soit force soit comme intelligence."

    Notre-Dame de Paris (1831) de Victor Hugo

    Intrus : Émile Zola, Honoré de Balzac

    4/ "Tous pour un, un pour tous."

    Les trois mousquetaires (1844, chapitre IX) d'Alexandre Dumas

    Intrus : Stendhal, Guy de Maupassant

    5/ "Longtemps, je me suis couché de bonne heure."

    Du côté de chez Swann (1913) de Marcel Proust

    Intrus : Le Clézio, André Gide

    6/ "S'il te plaît, dessine-moi un mouton."

    Le Petit Prince (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry

    Intrus : Jean Cocteau, Marguerite Duras

    7/ "L'enfer, c'est les autres."

    Huis clos (1944), pièce de Jean-Paul Sartre

    Intrus : Albert Camus, Eugène Ionesco

    8/ "Je dis tu à tous ceux que j'aime"

    Barbara (1945) de Jacques Prévert

    Intrus : Paul Valéry, Colette

    9/ "Sur mes cahiers d’écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J’écris ton nom"

    Liberté (1945), poème de Paul Éluard

    Intrus : Apollinaire, Boris Vian

    10/ Par manque de place dans le quiz, on a dû couper la citation. La voici dans sa version complète :

    "Récapitulons, petite je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c’était trop demander et je mis un peu d’eau bénite dans mon vin de messe : je serais Jésus. J’eus rapidement conscience de mon excès d’ambition et acceptai de "faire" martyre quand je serais grande. Adulte, je me résolus à être moins mégalomane et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas, c’était trop bien pour moi et je dus descendre un échelon pour devenir comptable. Mais il n’y avait pas de frein à ma foudroyante chute sociale. Je fus mutée au poste de rien du tout. Malheureusement – j’aurais dû m'en douter – rien du tout, c’était encore trop bien pour moi. Et ce fut alors que je reçus mon affectation ultime : nettoyeuse de chiottes."

    Stupeur de tremblements (2001) d'Amélie Nothomb

    Intrus : Fred Vargas, Muriel Barbery


  • Quel mariage grandiose!

           Chers amis,

         Bon! Je l’avoue. J'adore les célébrations de mariage. Absolument tout le monde paraît respirer le bonheur. Chaque année, je vois des centaines de couples d’amoureux passer sous mon regard, pleins de satisfaction, d’enthousiasme et surtout pleins d’amour mutuel, avançant lentement et cérémonieusement vers l’autel, tous souriants, radieux et remplis d'espoir pour l'avenir. Ils sont toujours accompagnés des personnes les plus chères qui contribuent à cet éloge du bonheur partagé. Ces milliers d'invités défilent sous mes pieds, portant fièrement leurs plus beaux vêtements et bijoux. C'est un spectacle magnifique. Tout le public tombe sous le charme ensorcelant de cette attirante cérémonie.

         Mais le plus éclatant des mariages célébrés dans cette cathédrale a été celui qui a uni le prince Jean d’Aragon, fils des Rois Catholiques, et donc héritier de leurs respectives couronnes, avec la jeune princesse Marguerite d’Autriche, fille de l’empereur germanique Maximilien Ier. Cela s'est passé le 3 avril 1497. Malheureusement, je n’ai pas pu assister à la noce, mais quand j’ai emménagé dans mon carillon plusieurs années plus tard, les échos de cette magnifique union résonnaient encore dans cet endroit. Dans les faits, ce sont mes voisins du dessous, surtout une tête de diable qui est bavarde comme une pie, qui m'ont tout raconté dans les moindres détails. Bref, c'est comme si j'y avais été!

         Selon leur projet d'alliances avec les royaumes des alentours, dans le cadre de ce jeu d'échecs entre territoires, les Rois Catholiques ont cherché la stratégie la plus fructueuse afin d'unifier les différents domaines sous la couronne familiale unique. Et les mariages de leurs enfants étaient un outil pour atteindre leurs objectifs. C'était une affaire d'État. Ainsi, ils ont convenu un double mariage : d'un côté, de leur héritier d'un empire en y ajoutant les territoires du nouveau monde, le prince Jean d’Aragon qui épouserait Marguerite d'Autriche. Et d’un autre côté, leur fille Jeanne avec Philippe d’Autriche, appelé populairement Philippe le Beau. Les protagonistes avaient peu à dire. Ils devaient seulement accepter le plan prévu.

        Tout devait être à la hauteur d'une célébration historique d'une telle importance. Pour les Rois Catholiques et leur cour, cela  serait l'occasion de démontrer leur grandeur devant le monde. L'austérité et l'humilité des Rois ne les empêchaient pas de jeter l’argent par les fenêtres. Cela faisait partie de l'objectif recherché. Ce n'était pas gaspiller le trésor, mais bien au contraire, il s’agissait d’un investissement avantageux. C’était une bonne affaire.

         À ce moment-là, chacune des parties concernées avait sa raison d'être satisfaite. En effet, les fiancés, même sans se connaître auparavant, ignorant toutes les manigances qui planaient sur eux, semblaient apparemment être tombés amoureux au premier coup d'œil, victimes d’un véritable coup de foudre.

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  • Poème contemporain

    Voici un poème de Fabien Mellado :

    «Commençons par nous perdre. Nous perdre dans les eaux d’un poème. Nous perdre dans les limbes d’un monde encore muet. Nous perdre dans l’arrière-pays de notre enfance. Nous perdre et revenir. Dans les mains d’un monde à venir. »

    Si tu veux écouter ce poème, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" (13'24)

    https://www.youtube.com/watch?v=7ckhwg6c5BA&fbclid=IwAR1sBtXz1DHd_uHbFtOLQQiptDOpBdhVSFK1t4tnClF_1ftWxOt9IWyz1F4

    Ensuite, tu peux répondre au questionnaire de la rubrique "Vidéos".


  • La poésie peut-elle changer le monde?

    Avant de lire ce billet, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" dans la rubrique "Vidéos".

    Voici les réponses aux 10 questions :

    1/ Au début de l'émission, le journaliste présente deux anthologies poétiques, lesquelles?

    D'une part, Génération Poésie debout, et d'autre part, Anthologie des femmes poètes du monde arabe. Les deux ouvrages sont publiés aux éditions Le Temps des Cerises (juin 2019).

    2/ Selon Maram Al-Masri, à quoi sert la poésie?

    La poésie sert à vivre et à espérer un monde meilleur.

    3/ Comment définit-elle son pays?

    Elle dit qu'elle vient d'un pays où il y a du sang qui coule chaque jour, la Syrie.

    4/ Que lui a dit l'un de ses admirateurs sur sa poésie?

    Il lui a dit que ses mots sont beaucoup plus forts qu'un char.

    5/ Selon Fabien Mellado, à quoi sert la poésie?

    Il considère que la poésie est fondamentalement spirituelle. Comme on a tous besoin de beauté, la poésie peut servir à réenchanter le monde. Pour lui, les lettres nous aident à mieux recevoir le monde et à être plus heureux.

    6/ Quelle est la citation de Paul Éluard que paraphrase Fabien Mellado?

    "Oui, il y a un autre monde, mais cet autre monde est de celui-ci." Le vers exact de Paul Éluard (1895-1952) est : "Il y a un autre monde mais il est de celui-ci."

    7/ Quelle formule emploie le journaliste pour désigner le fait que nous utilisons de moins en moins de mots?

    Il parle de l'appauvrissement du langage. Il est de moins en moins nuancé.

    8/ Quels sont les 4 poètes français auxquels Fabrice Luchini fait référence?

    Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Valéry.

    9/ D'après Fabien Mellado, la poésie fait l'objet d'un grand paradoxe, lequel?

    La poésie a beau être le genre le plus pratiqué dans le monde, les gens pensent souvent qu'elle est élitiste.

    10/ À la fin de l'émission, quel lien fait-il entre poésie et mémoire?

    La poésie est la garante et la gardienne de la mémoire.


  • Au coeur des flammes

            Chers visiteurs,

            Vous ne le savez peut-être pas, mais les flammes de Notre-Dame de Paris ont remué un douloureux souvenir en moi. Il y a exactement 375 ans, j'ai vécu la plus grande frayeur de ma vie. Eh oui, de l'eau a coulé sous les ponts de l'Arlanzón, mais je m'en souviens comme si c'était hier! J'étais un jeunot à l'époque, insouciant et rêveur. Bon, qu'est-ce que je raconte?! Il ne s'agit pas de moi… Revenons à nos moutons!

            Vers deux heures du matin, le mercredi 20 juillet 1644, une terrible odeur de brûlé et une épaisse fumée noire m'ont brusquement tiré de mon sommeil. Moi, bien que troublé et ensuqué, j'ai compris en un clin d'œil de quoi il retournait. Le transept était en feu! Quelle horreur! Gardant mon calme, j'ai donné un coup de coude à mon collègue Martinillo qui ne s'était pas encore aperçu de la catastrophe. Paniqué, il s'est mis à frapper de toutes ses forces sur sa clochette pour appeler des secours. Hélas en vain. Le son aigu ne parvenait pas aux oreilles d'un sauveur potentiel. Nos vernis commençaient à fondre. Nous étions perdus. Ni moi ni la moindre gargouille ne pouvions prendre nos jambes à notre cou! Nous étions condamnés à disparaître sous les décombres de notre cathédrale chérie, ou à partir en fumée si le feu nous attrapait avant que tout ne s'écroule sur nous. Le fracas des chutes de tableaux étouffaient nos lamentations. Toutes les statues, en bois ou en pierre, peu importe, tremblaient comme une feuille. Nous nous sentions tellement vulnérables, tout à coup! Nous qui avions été créés pour traverser les siècles!...

            Soudain, le vacarme de nos amies les cloches nous ont rassurés quelque peu en mettant toute la ville en branle-bas de combat. Nous avons appris par la suite que c'était Francisco de la Peña, un brave maraîcher du proche Monastère de Las Huelgas, qui avait donné l'alarme. À cause de la canicule, il avait passé une nuit blanche. Las de se retourner dans son lit trempé de sueur, par hasard ou par inspiration divine, il s'était levé et venait de sortir de chez lui dans l'espoir de trouver un peu de fraîcheur sur le pas de sa porte. À peine était-il assis sur son banc qu'une lueur inhabituelle dans les ténèbres avait attiré son attention au-delà de la rivière. C'est alors qu'il avait plissé les yeux pour concentrer son attention sur cette forme rougeâtre au loin. Non, il n'avait pas la berlue! Des flammes sinistres s'échappaient du toit du transept! Mon Dieu ! La cathédrale était en train de brûler! Ni une ni deux, il avait couru prévenir le chanoine qu'il connaissait. Ensuite, tout s'est enchaîné en un tour de main. Le sonneur de cloches ne s'est pas fait prier pour donner l'alerte.

            Malgré les énormes difficultés pour acheminer de l'eau à une telle hauteur, grâce à l’adresse et au courage des braves voisins, l'incendie a été heureusement maîtrisé avant l'aube. Nous l'avions échappé belle! Une procession de gratitude s'est spontanément déroulée dans le cloître. Nous regardions toute cette foule d'un œil particulièrement bienveillant. En tendant l'oreille, j'ai su que le sinistre était attribué au feu mal éteint que les ouvriers avaient laissé la veille. En effet, nous avions subi de graves dommages lors du passage d'un ouragan épouvantable deux ans auparavant, c'est pourquoi notre cathédrale avait fait l'objet d'importants travaux qui venaient tout juste de s'achever. Les échafaudages allaient être démontés pendant la journée de ce fameux mercredi. Si je ne m'abuse, Notre-Dame de Paris était en pleine restauration également au moment du drame récent. Le parallélisme des deux cathédrales est impressionnant dans de nombreux aspects.

            Pour sa part, Monsieur de la Peña a reçu de notre chapitre une belle récompense bien méritée. Grâce à son zèle, le pire avait été évité donc tout le monde a approuvé qu'il reçoive une pension à vie. Or, il est bien dommage qu'aucune rue ou place de la ville ne lui rende hommage. Nous lui devons une fière chandelle, tout de même! Mais voyons, placée prudemment, bon Dieu !

    (8rB remercie Annette et JJA)


  • Le vague à l'âme du dauphin

    Le vague à l'âme du dauphin

           Le petit dauphin était triste. On pouvait bien dire qu'il avait le cafard. Ses confrères avaient beau sauter en sortant et en plongeant dans l'eau, il restait muet comme une carpe. Alors sa mère l'a emmené à l'écart pour l'interroger sur ce qui lui arrivait. Il lui a répondu que l'autre jour à l'école ils avaient appris plusieurs expressions qui faisaient référence aux différents animaux, mais aucune liée aux dauphins. Il se confie à sa mère :

    "Tu sais maman, tous les animaux ont donné lieu à des phrases très célèbres. Quand on veut souligner l'intelligence, on prend l'exemple du renard, et si c'est la douceur, c'est l'agneau qui l'a. D'autres importantes vertus y sont aussi rapportées, comme la force pour les bœufs ou la fierté pour le coq. Par conséquent, on dirait que les hommes nous ont tous oubliés! Nous avons beau sauter pour fêter leur arrivée et avoir la réputation de faire rire leurs enfants, ils semblent avoir d'autres chats à fouetter."

    La maman dauphin essaie de le raisonner :

    "Mais qu'est-ce que tu dis, mon petit?! Il n'y a pas de quoi fouetter un chat!! Ce ne sont pas toujours des expressions flatteuses qui sont attribuées! La plupart ont des connotations négatives et aucun dauphin ne voudrait être qualifié de la manière dont les hommes le font quand ils parlent de la mule, de la linotte ou du perroquet. Même l'animal qui sur la terre nous ressemble le plus, comme le cheval, ne serait pas très content s'il comprenait les phrases qui lui sont accordées.

    Une caractéristique de l'être humain est celle de juger tout et de regarder d'un mauvais œil ce que font ses semblables. Ça, c'est l'origine de tant d'expressions. Comme ça, ils se comparent, pas seulement avec les animaux, mais ils s'octroient aussi nos qualités les plus négatives."

    Elle poursuit son discours :

    "Quant à nous, tu dois savoir que nous faisons partie de ce que les humains considèrent comme la plus élevée des situations. Quand un roi a son premier enfant, tout le monde l'appelle le dauphin. Donc, parmi la noblesse, le dauphin est le titre le plus apprécié. Telle doit être l'affection qu'ils nous professent."

           En écoutant ça, le petit dauphin a commencé à sauter et à rire de sorte que, désormais, les pêcheurs disent, quand la pêche est bonne, qu'ils sont heureux comme un dauphin. Pardon, comme un poisson dans l'eau!

    (8rB remercie Alphonse)


  • Quiz bilingue (2)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires. 

    Quiz bilingue (2)

    Quels sont les équivalents français de ces expressions idiomatiques espagnoles?

    1/ "Recargar las pilas" : recharger ses batteries

    Changer les piles d'un jouet, par exemple, ce n'est pas une expression idiomatique

    Arriver pile (sous-entendu "à l'heure") : arriver à l'heure exacte

    2/ "Salir de Guatemala para entrar en Guatepeor" : reculer pour mieux sauter

    Partir à Tombouctou n'est pas une expression figurée

    Ce n'est pas le Pérou : ce n'est pas un gain énorme  

    3/ "Tener la mosca detrás de la oreja": avoir la puce à l'oreille

    Prendre la mouche : se vexer

    Les murs ont des oreilles : les gens peuvent nous entendre

    4/ "Tirar la toalla" : jeter l'éponge

    5/ "Al tuntún" : au pif

    Quelque chose à la con : quelque chose d'idiot (par exemple, un slogan à la con)

    À l'œil : gratuitement (par exemple, boire à l'œil pendant une fête)

    6/ "Tanto para variar" : une fois n'est pas coutume

    Donner le change : faire croire autre chose, lancer sur une fausse piste

    Sauter du coq à l'âne : changer de thème sans transition

    7/ "¡Qué cabeza de chorlito!" : Quelle tête de linotte!

    Quelle tête de mule! : pour quelqu'un de très têtu

    Quelle poisse! : (registre familier) pour dire qu'on n'a pas de chance

    8/ "Me lo paso pipa" : je m'en donne à cœur joie

    Je casse ma pipe : mourir

    Et j'en passe et des meilleurs : je m'abstiens de donner d'autres exemples négatifs

    9/ "Dar la lata" : tenir la jambe à quelqu'un

    Mettre en boîte : se moquer

    Être soupe au lait : être très susceptible

    10/ "Quien calla otorga" : qui ne dit mot consent

    La parole est d'argent et le silence est d'or : (proverbe) le silence est souvent plus éloquent que la parole

    Motus et bouche cousue : pour dire qu'on sait garder un secret


     

  • Le desman des Pyrénées

    Voici les réponses au questionnaire proposé dans "Soyons CURIEUX".

    1/ Il n'existe que deux espèces de desmans, lesquelles?

    Celui des Pyrénées, bien sûr, et celui de l'Oural, en Russie.

    2/ Pourquoi l'appelle-t-on "rat trompette"?

    D'une part, il s'agit d'un mammifère de la famille des talpidés. D'autre part, son museau est muni d'une trompe. Cet organe préhensible et sensoriel est fondamental pour l'aider dans sa quête de nourriture.

    3/ Quelle est la différence entre ses pattes avant et ses pattes arrière?

    Ses quatre pattes sont palmées et griffues, mais celles de devant sont plus courtes.

    4/ Comment est son pelage?

    Il est épais, hydrofuge, gris-brun sur le dessus, blanc argenté sur le dessous.

    5/ Quel est son habitat naturel?

    Il vit près des cours d'eau de montagne, moyen ou petit, à débit constant, jusqu'à 2 200 mètres d'altitude.

    6/ De quoi se nourrit-il?

    C'est le plus gros mammifère insectivore aquatique de France. Il effectue des plongées de 30 secondes pour attraper des invertébrés aquatiques et des larves.

    7/ Quels sont ses prédateurs?

    Le vison, la loutre, mais aussi les chats.

    8/ Quelles menaces pèsent sur lui?

    Le desman des Pyrénées est une espèce menacée et protégée. Le changement climatique a des répercussions sur son habitat, notamment avec l'altération du débit des cours d'eau. Mais c'est surtout l'être humain qui le met en danger avec la pollution des rivières, la construction de barrages et l'aménagement des berges.

    9/ Quelles sont tes chances d'apercevoir un desman en te promenant dans les Pyrénées?

    Quasi nulles! En effet, c'est un animal très craintif. De plus, il s'active surtout la nuit.

    10/ Qui l'a filmé pour la première fois en Espagne?

    C'est Félix Rodríguez de la Fuente pour son émission El hombre y la tierra. Un épisode particulièrement intéressant!

    Pour en savoir plus, visite le site du Parc national des Pyrénées :

    http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-naturel/faune/desman-des-pyrenees

    Mais aussi :

    https://www.ariege.com/decouvrir-ariege/flore-et-faune-sauvage/le-desman

    Une vidéo en français qui date sûrement des années 80! Durée 4'31 :

    https://www.youtube.com/watch?v=nRmPJDdE0zs

    Ou cette vidéo plus récente, mais moins complète (0'57) :

    https://www.youtube.com/watch?v=rV67E1NWmCg


  • Un drôle de petit animal

    Quel petit mammifère endémique vit dans les Pyrénées? Oui, du côté français comme du côté espagnol. Son nom provient du danois (ça alors!) "desmanratta" qui signifie "rat musqué". Eh oui, c'est le desman des Pyrénées.  

    Voici un questionnaire pour le découvrir ou pour étaler ta science à son sujet! Tu trouveras les réponses dans la rubrique "Soyons MALINS".

    1/ Il n'existe que deux espèces de desmans, lesquelles?

    2/ Pourquoi l'appelle-t-on "rat trompette"?

    3/ Quelle est la différence entre ses pattes avant et ses pattes arrière?

    4/ Comment est son pelage?

    5/ Quel est son habitat naturel?

    6/ De quoi se nourrit-il?

    7/ Quels sont ses prédateurs?

    8/ Quelles menaces pèsent sur lui?

    9/ Quelles sont tes chances d'apercevoir un desman en te promenant dans les Pyrénées?

    10/ Qui l'a filmé pour la première fois en Espagne?

    Pour en savoir plus, visite le site du Parc national des Pyrénées :

    http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-naturel/faune/desman-des-pyrenees


  • Les mots ont la bougeotte (3)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les mots ont la bougeotte (3)

    1/ Le terme "debacle" en espagnol provient du français "débâcle".

    Vrai.

    2/ Le mot français "artichaut" a une origine espagnole.

    Faux, il vient de l'italien régional du nord "articiocco" ("carciofo" en italien) dérivé de l'arabe "harsufa". Le mot "alcachofa" provient de ce dernier.

    3/ En espagnol, "cizaña" vient du mot français "zizanie".

    Faux, il est dérivé du latin "zizania" qui provient du grec "zizanion". "Meter cizaña" se dit "semer la zizanie".

    4/ Le mot "guérilla" en français découle de l'espagnol.

    Vrai. Le français a perdu un r de "guerrilla" en chemin!

    5/ En espagnol, le mot "perfume" vient du français.

    Faux, "perfume" et "parfum" proviennent du latin "per" et "fumare".

    6/ Le terme "morgue" en espagnol a une origine française.

    Vrai.

    7/ En français, "embargo" vient de l'espagnol.

    Vrai.

    8/ Les termes "dune" et "duna" ont la même origine latine.

    Faux, ils proviennent du néerlandais.

    9/ En espagnol "arribista" a pour origine le mot français "arriviste".

    Vrai.

    10/ Le mot "bayoneta" en español provient du français.

    Vrai. Le mot "baïonnette" dérive du nom de la ville de Bayonne, où elle a été inventée à la fin du XVIIème siècle.

    Récapitulatif :

    Mots en français qui viennent de l'espagnol : embargo, guérilla

    Mots en espagnol qui viennent du français : arribista, bayoneta, debacle, morgue


  • Vis ta vie

    Bonjour,

              J'ignore comment ce chenapan a franchi l'entrée de notre cathédrale. Vous, chers lecteurs, vous l'appelleriez plutôt un sale petit con. Le concept étant clair comme de l'eau de roche, nous n'allons pas chipoter sur les mots. Vous allez vite saisir la gravité de la situation.

              Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'aperçus un drôle d'oiseau débouler sous mes yeux à toute allure pas plus tard que ce matin. Quel était ce mystère? Que lui procurait cette vitesse endiablée? En aiguisant ma vue, je distinguai une trottinette électrique. Cet hurluberlu venait de forcer le passage de l'accueil pour se faire un selfie dans ce lieu sacré à bord de son engin infernal! Quel toupet monstrueux! De braves gens le mirent à la porte sans ménagement après avoir effacé la photo du délit sur son portable. 

              Cela se passa en un clin d'œil, raison pour laquelle je n'eus pas le loisir de dire à ce chenapan : "Vis ta vie, mais loin d'ici!".


  • Solution de "Hou, quel casse-tête!"

    Avant de lire ce billet, relève tous les termes qui ont un pluriel en -OUS et ceux en –OUX dans le court texte "Tout doux", dans la rubrique "MINUTE, papillon!".

    Voici les réponses :

    Mots avec un pluriel en -OUS :

    le cou, fou, le gnou, le chouchou, le bisou

    Noms avec un pluriel en –OUX :

    le pou, le hibou, le genou, le caillou, le chou, le joujou, le bijou

    Noms invariables en –OUX :

    le houx, la toux, le Sioux

    Adjectifs masculins en –OUX au singulier comme au pluriel :

    doux, roux

    Tu avais tout trouvé? Nickel!


  • Hou, quel casse-tête!

    Une fois que tu as écouté et lu le court texte "Tout doux", relève tous les termes qui ont un pluriel en -OUS et ceux en -OUX. Ensuite, vérifie dans la rubrique "Soyons MALINS".


  • Tout doux

    Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Tout douxtout-doux.mp3 (2.25 Mo)

    Tout doux

    Il était une fois deux oiseaux qui se disputaient au sujet d'une branche de houx. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils se cherchaient des poux. Le grand hibou roux donna un coup de bec dans le genou du petit hibou blanc et celui-ci riposta en visant le cou de son rival avec un caillou. Le rouquin fut pris d'une quinte de toux. D'une petite voix étranglée, il murmura :

    - Tu es fou ou quoi?

    Le pâlichon s'approcha en boitant et lui avoua :

    - Je suis désolé! Je ne voulais pas te faire mal. On fait la paix, mon chou?

    L'autre reprit du poil de la bête et lui demanda :

    - Ce ne serait pas une de tes ruses de Sioux?

    Le petit hibou lui rétorqua :

    - Mais non.

    Le grand hibou essaya de négocier :

    - D'accord, mais promets-moi de me prêter un joujou.

    "Lequel?", interrogea le hibou blanc. L'autre lui lança sans hésiter :

    - Ton petit gnou en peluche.

    Le petit pâlichon accepta en affirmant :

    - Ça marche. Et toi, tu ne me donnes rien?

    Le hibou roux reconnut qu'il n'avait pas un sou pour lui offrir un bijou, puis il ajouta :

    - Mais je peux dire à tout le monde que tu es mon chouchou.

    Plein d'entrain, le petit hibou blanc s'exclama :

    - Chouette! Tope-la!

    Alors le grand hibou roux s'approcha doucement pour toucher l'aile de son ami et lui donna un bisou.

    (8rB remercie Florence)


  • Solution de Cherchons la fable

    Avant de lire ce billet, lis celui intitulé Cherchons la fable dans la rubrique "Soyons CURIEUX".

    Voici les allusions à plusieurs fables de La Fontaine dans Le calendos, dans l'ordre d'apparition :

    • "honteux et confus", "le Phénix des hôtes de ces bois", "Maître corbeau" : Le corbeau et le renard
    • "ne se rapportent ni à mon plumage ni à mon ramage" : Le corbeau et le renard
    • "me trouver fort dépourvu quand la bise serait venue" : La cigale et la fourmi
    • "Sur la branche d'un arbre j'étais en sentinelle" : Le coq et le renard
    • "par l'odeur alléché" : Le corbeau et le renard
    • "crier famine" : La cigale et la fourmi
    • "Je jurai [...] qu'il ne me prendrait pas" : Le corbeau et le renard
    • "J'ouvris donc mon large bec et laissai tomber ma proie" : Le corbeau et le renard
    • "Tel est pris qui croyait prendre" : Le rat et l'huître
    • "c'est double plaisir de tromper le trompeur" : Le coq et le renard
    • "ce flatteur vécut aux dépens de…" : Le corbeau et le renard

  • Cherchons la fable

    Lis ou relis le texte Le calendos publié dans "MINUTE, papillon!" et cherche toutes les allusions aux fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) suivantes : La cigale et la fourmi, Le coq et le renard, Le corbeau et le renard, Le rat et l'huître. Ensuite, tu trouveras les réponses dans la rubrique "Soyons MALINS".


  • Les faux amis (2)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les faux amis (2)

    Pour chaque question : Ont-ils le même sens?

    1/ "Gratos" dans les deux langues?

    Non. En français, c'est un terme du registre familier pour dire "gratuit". En espagnol, c'est un adjectif masculin pluriel pour dire "reconnaissants".

    2/ "La bâche" et "el bache"?

    Non. La "bâche" désigne une toile résistante et imperméabilisée pour couvrir des marchandises sur un véhicule, par exemple. Le "bache" en espagnol désigne un nid-de-poule, une ornière sur la route, ou bien (au sens figuré) une mauvaise passe.

    3/ "Cruel" dans les deux langues?

    Oui.

    4/ "Canonique" et "canónigo"?

    Non. En français, c'est un adjectif se référant à un canon, à une règle, tandis que le mot espagnol désigne un chanoine et aussi, utilisé plutôt au pluriel, la mâche.

    5/ "Mise" et "misa"?

    Non. Le terme français est polysémique : la mise en scène, la mise en pli, la mise en place, etc. Le terme espagnol désigne la messe.

    6/ "Lavabo" dans les deux langues?

    Oui.

    7/ "Bobo" dans les deux langues?

    Non. En français, cela peut être un terme enfantin pour désigner une petite blessure ou bien l'acronyme de "bourgeois bohème", tandis qu'en espagnol cela désigne un idiot.

    8/ "Morose" et "moroso"?

    Non. L'adjectif français signifie triste, taciturne, renfermé, tandis que le substantif espagnol désigne un mauvais payeur.

    9/ "Le biceps" et "el bíceps"?

    Oui.

    10/ "Casquer" et "cascar"?

    Non. En français, c'est un verbe du registre familier qui signifie payer, donner de l'argent. En espagnol ce verbe signifie fêler, casser; dans le registre familier, il signifie frapper ou mourir.


  • La cathédrale ensanglantée

      Chers humains,

      Comme vous pouvez l'imaginer, de ma tour de garde, sur le carillon de la nef de la cathédrale, j'ai été le témoin privilégié de toute sorte d'événements au cours des siècles. Parmi les épisodes qui ont eu lieu dans ce temple, le plus effrayant sans aucun doute est le meurtre du gouverneur civil de Burgos aux mains d'une foule enragée. C'était épouvantable ! Et fort déplorable!

      Au fil du temps, qu'ont fait les autorités? Eh bien, elles ont étouffé l'affaire. C'est d'autant plus fâcheux qu'elles ont ainsi enterré non seulement ces faits regrettables mais aussi la responsabilité des coupables, la honte qui en découle et la mémoire des victimes (car, oui, il y en a eu plusieurs).

      Voyez-vous, on dit que nous sommes condamnés à répéter l'histoire tant que nous ne l'apprendrons pas. Alors, il faut mettre en lumière cet épisode honteux que nous avons tous contribué à cacher.

      Par respect pour toute sorte de pensées, il est vrai que je préfèrerais ne pas avoir à parler de politique ou de religion, mais dans ce cas, c’est inévitable.

      Tout s'est passé il y a cent cinquante ans. Exactement le 25 janvier 1869. Il s'agissait de temps de changements radicaux. Une période turbulente. Le nouveau gouvernement libéral, qui avait succédé au règne d'Isabel II, a  publié le 1er janvier un décret ministériel visant à faire discrètement l'inventaire des biens artistiques de l'Église et à les mettre à la disposition de l'État. Comme conséquence directe, pendant plusieurs jours, différents secteurs conservateurs ont semé la zizanie contre ce gouvernement républicain et laïc.

      Le gouverneur civil de Burgos, M. Isidoro Gutiérrez de Castro a été chargé de la mise en œuvre de cette tâche. Cela est arrivé aux oreilles de la hiérarchie ecclésiastique, qui n'allait pas faciliter le travail aux autorités civiles, loin de là. Ce représentant politique était un homme cultivé, passionné d'histoire, avec des compétences linguistiques, qui avait vécu dans plusieurs pays européens, donc par là même idéaliste et ouvert d'esprit. C'est-à-dire, un libre penseur.

      Évidemment, il faisait très froid ce matin-là, comme il se doit un jour d'hiver à Burgos. Alors que l’esprit de certains fanatiques exaltés était très échauffé ! Une masse bruyante bouillonnait aux portes de la cathédrale, tandis que le chapitre attisait le feu de la cohue énervée, préparée pour la bagarre, en attendant la commission du gouverneur pour l’empêcher dans sa tâche.

      Et dans ce bordel hurlant, les fonctionnaires responsables ont été reçus de façon très hostile. Lorsque les trois représentants civils sont entrés dans le cloître pour commencer leur travail, la foule, traînée par le vent de sa folie, a également réussi à y pénétrer. Le gouverneur n'a trouvé aucune protection à l'intérieur, entre les murs sacrés. Et au milieu du chaos, il a été frappé et blessé par ce troupeau sauvage qui l'a battu, piétiné, traîné mourant à l’extérieur, et enfin, assassiné à la porte du Sarmental.

      Mais je vais vous épargner les détails macabres de ce massacre.

      C'est une page douloureuse de l'histoire de la ville.

      Tout de suite, on est passé de la stupeur à la condamnation générale de cet attentat. Et bientôt, les eaux ont repris leur cours naturel et l'ordre a été rétabli. Chaque institution a fait ses devoirs. Appelant à la paix sociale, les autorités locales et gouvernementales ont évité les problèmes d'ordre public. Des manifestations populaires de rejet de ces actes de violence ont eu lieu à Madrid. La presse nationale et internationale s'est fait écho des nouvelles. La mairie a publié, quelques jours après, une proclamation demandant le calme à la population. Les forces de la sécurité ont arrêté les suspects les plus humbles. Très vite, la justice a condamné les plus faibles.

      Pour sortir du pétrin, l'archevêché a fermé le temple et a calmé l’esprit des plus exaltés. L'Église a intercédé pour rassurer son troupeau. Et même le bon Dieu a été invoqué avec l'acte de purification de la sacrée cathédrale qui s'est célébré le 20 mars en présence de toutes les autorités civiles et religieuses pour rouvrir le temple au culte.

      C'est donc avec la participation de tous ces pouvoirs civils et religieux, terrestres et célestes, une aide divine inestimable, qu'il a été réalisé.

      De la sorte, le complot a été transformé en un tumulte spontané. L’événement a été réduit à un triste épisode du passé.

      Moi, je ressens une certaine empathie pour M. Gutiérrez de Castro, un homme aussi idéaliste, engagé avec ses idéaux, aussi rêveur… qu'ingénu (un peu, quand même). De la même façon que notre historien se félicitait d'avoir déjà passé les étapes du fanatisme des guerres religieuses, quand il a fait ses études sur l’Angleterre du VIIe siècle, il est très probable que vous, une société avec une démocratie établie, vous pensez que cette violence est déjà surmontée depuis longtemps, n’est-ce pas?

      Un siècle et demi après cet événement sanglant, votre monde a beaucoup changé. D'une manière générale, vous êtes une société plus civilisée, ouverte et tolérante, démocratique, laïque, où règnent le respect de la loi ainsi que la convivialité, et où l'on jouit d'une plus grande paix sociale. Sûrement, vous êtes tous totalement convaincus que cela ne pourrait pas arriver de nos jours. Aujourd'hui, c’est inconcevable.

      Cependant… Pourquoi y a-t-il quelque chose qui me tracasse encore?

    (8rB remercie JJA)


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