Interview de Romuald

- Bonjour Romuald! Depuis quand êtes-vous en Espagne?

- J'y suis depuis 8 ans.

- Quelle est la première ville espagnole dans laquelle vous avez vécu?

- Je suis entré par Ceuta, puis je suis allé à Algésiras et après à Cadix et Xérès. J'y ai passé peu de temps, plus ou moins 1 mois.

- Quelle a été votre première impression de l'Espagne?

- Que tout es joli, tout est beau, tout est propre.

- Et plus précisément, quelle a été votre impression de Burgos?

- Pff… Quand je suis arrivé, à 8 heures du matin, tout était sombre et j'ai failli mourir de froid. Je me suis posé la question de savoir dans quel monde je m'étais mis, parce que tout était différent du sud où il faisait chaud, le jour se levait un peu plus tôt, et à Burgos, c'était tout obscur et je ne voyais rien. Je me suis dit que dans cette ville je ne resterai pas!

- Et pourquoi n'avez-vous pas quitté la ville?

- Dans un premier temps, j'avais signé un contrat de 3 mois avec une association qui m'obligeait à y rester, et après, la ville m'a plu. La tranquillité, comparativement à d'autres villes où j'ai été, et voilà… J'y suis resté et finalement ça me plaît.

- Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour vous pour vous intégrer?

Les gens. Parce qu'ils sont un peu trop fermés, ils ne s'ouvrent pas facilement et ce n'était pas facile du tout d'établir un contact avec eux.

- Et la langue? C'était un obstacle?

- Je n'ai pas eu trop de problèmes pour apprendre la langue espagnole. J'ai eu de bons profs et en 2 ou 3 mois, je comprenais plus ou  moins ce qu'on me disait et je pouvais établir une conversation.

- Avez-vous senti de la discrimination?

- En vérité, moi personnellement, non. Je ne sais pas si c'est dû à mon état d'esprit qui me laisse ouvert et n'interprète pas mal les gens.

- Et vous, vous êtes raciste?

- Non, mais je n'aime pas l'hypocrisie.

- Quels étaient vos projets quand vous avez quitté le Cameroun?

- C'était d'être indépendant, d'avoir un bon avenir et d'aider ma famille au Cameroun, et aussi de fonder la mienne ici, si possible.

- Et vous avez réussi?

- Une grande partie de mes projets, oui. Mais pas pour tous, je suis toujours en chemin.

- Comment vous êtes-vous adapté à la culture espagnole?

- Si le froid en fait partie, je ne me suis toujours pas adapté. En ce qui concerne le reste, ça me plaît, c'est presque pareil à la culture camerounaise.

- Quelles sont les différences les plus importantes entre les deux cultures?

- Bon, je comprends bien la question. Mais je suis un garçon de la ville, pour moi la différence qu'il peut y avoir sera au niveau de la tradition, et au Cameroun, il y a beaucoup de traditions qui se pratiquent dans les villages. Et dans ma ville, nous sommes un peu plus modernes.

- Qu'est-ce que vous pensez de notre gastronomie?

- Très bien, ça me plaît beaucoup. S'il y avait un peu de piment, ça serait beaucoup mieux.

- Quel est le plat que vous aimez le plus? Et celui qui vous plaît le moins?

- Alors… La paella me plaît beaucoup, mais la façon de faire l'agneau au four me plaît aussi. Ce que j'aime le moins, c'est la soupe à l'ail.

- Qu'est-ce qui vous manque de votre pays?

- Pff, beaucoup de choses…

- Par exemple?

- Beaucoup de choses qu'il n'y a pas ici, ma famille, mes amis d'enfance, certains plats camerounais aussi, mon beau pays…

- Merci bien, Romuald, pour avoir répondu aussi gentiment à mes questions.

- Je vous en prie.

(8rB remercie Lourdes et Romuald)


 
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