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  • Vis ta vie

    Bonjour,

              J'ignore comment ce chenapan a franchi l'entrée de notre cathédrale. Vous, chers lecteurs, vous l'appelleriez plutôt un sale petit con. Le concept étant clair comme de l'eau de roche, nous n'allons pas chipoter sur les mots. Vous allez vite saisir la gravité de la situation.

              Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'aperçus un drôle d'oiseau débouler sous mes yeux à toute allure pas plus tard que ce matin. Quel était ce mystère? Que lui procurait cette vitesse endiablée? En aiguisant ma vue, je distinguai une trottinette électrique. Cet hurluberlu venait de forcer le passage de l'accueil pour se faire un selfie dans ce lieu sacré à bord de son engin infernal! Quel toupet monstrueux! De braves gens le mirent à la porte sans ménagement après avoir effacé la photo du délit sur son portable. 

              Cela se passa en un clin d'œil, raison pour laquelle je n'eus pas le loisir de dire à ce chenapan : "Vis ta vie, mais loin d'ici!".


  • Solution de "Hou, quel casse-tête!"

    Avant de lire ce billet, relève tous les termes qui ont un pluriel en -OUS et ceux en –OUX dans le court texte "Tout doux", dans la rubrique "MINUTE, papillon!".

    Voici les réponses :

    Mots avec un pluriel en -OUS :

    le cou, fou, le gnou, le chouchou, le bisou

    Noms avec un pluriel en –OUX :

    le pou, le hibou, le genou, le caillou, le chou, le joujou, le bijou

    Noms invariables en –OUX :

    le houx, la toux, le Sioux

    Adjectifs masculins en –OUX au singulier comme au pluriel :

    doux, roux

    Tu avais tout trouvé? Nickel!


  • Hou, quel casse-tête!

    Une fois que tu as écouté et lu le court texte "Tout doux", relève tous les termes qui ont un pluriel en -OUS et ceux en -OUX. Ensuite, vérifie dans la rubrique "Soyons MALINS".


  • Tout doux

    Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Tout douxtout-doux.mp3 (2.25 Mo)

    Tout doux

    Il était une fois deux oiseaux qui se disputaient au sujet d'une branche de houx. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils se cherchaient des poux. Le grand hibou roux donna un coup de bec dans le genou du petit hibou blanc et celui-ci riposta en visant le cou de son rival avec un caillou. Le rouquin fut pris d'une quinte de toux. D'une petite voix étranglée, il murmura :

    - Tu es fou ou quoi?

    Le pâlichon s'approcha en boitant et lui avoua :

    - Je suis désolé! Je ne voulais pas te faire mal. On fait la paix, mon chou?

    L'autre reprit du poil de la bête et lui demanda :

    - Ce ne serait pas une de tes ruses de Sioux?

    Le petit hibou lui rétorqua :

    - Mais non.

    Le grand hibou essaya de négocier :

    - D'accord, mais promets-moi de me prêter un joujou.

    "Lequel?", interrogea le hibou blanc. L'autre lui lança sans hésiter :

    - Ton petit gnou en peluche.

    Le petit pâlichon accepta en affirmant :

    - Ça marche. Et toi, tu ne me donnes rien?

    Le hibou roux reconnut qu'il n'avait pas un sou pour lui offrir un bijou, puis il ajouta :

    - Mais je peux dire à tout le monde que tu es mon chouchou.

    Plein d'entrain, le petit hibou blanc s'exclama :

    - Chouette! Tope-la!

    Alors le grand hibou roux s'approcha doucement pour toucher l'aile de son ami et lui donna un bisou.

    (8rB remercie Florence)


  • Solution de Cherchons la fable

    Avant de lire ce billet, lis celui intitulé Cherchons la fable dans la rubrique "Soyons CURIEUX".

    Voici les allusions à plusieurs fables de La Fontaine dans Le calendos, dans l'ordre d'apparition :

    • "honteux et confus", "le Phénix des hôtes de ces bois", "Maître corbeau" : Le corbeau et le renard
    • "ne se rapportent ni à mon plumage ni à mon ramage" : Le corbeau et le renard
    • "me trouver fort dépourvu quand la bise serait venue" : La cigale et la fourmi
    • "Sur la branche d'un arbre j'étais en sentinelle" : Le coq et le renard
    • "par l'odeur alléché" : Le corbeau et le renard
    • "crier famine" : La cigale et la fourmi
    • "Je jurai [...] qu'il ne me prendrait pas" : Le corbeau et le renard
    • "J'ouvris donc mon large bec et laissai tomber ma proie" : Le corbeau et le renard
    • "Tel est pris qui croyait prendre" : Le rat et l'huître
    • "c'est double plaisir de tromper le trompeur" : Le coq et le renard
    • "ce flatteur vécut aux dépens de…" : Le corbeau et le renard

  • Cherchons la fable

    Lis ou relis le texte Le calendos publié dans "MINUTE, papillon!" et cherche toutes les allusions aux fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) suivantes : La cigale et la fourmi, Le coq et le renard, Le corbeau et le renard, Le rat et l'huître. Ensuite, tu trouveras les réponses dans la rubrique "Soyons MALINS".


  • Les faux amis (2)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les faux amis (2)

    Pour chaque question : Ont-ils le même sens?

    1/ "Gratos" dans les deux langues?

    Non. En français, c'est un terme du registre familier pour dire "gratuit". En espagnol, c'est un adjectif masculin pluriel pour dire "reconnaissants".

    2/ "La bâche" et "el bache"?

    Non. La "bâche" désigne une toile résistante et imperméabilisée pour couvrir des marchandises sur un véhicule, par exemple. Le "bache" en espagnol désigne un nid-de-poule, une ornière sur la route, ou bien (au sens figuré) une mauvaise passe.

    3/ "Cruel" dans les deux langues?

    Oui.

    4/ "Canonique" et "canónigo"?

    Non. En français, c'est un adjectif se référant à un canon, à une règle, tandis que le mot espagnol désigne un chanoine et aussi, utilisé plutôt au pluriel, la mâche.

    5/ "Mise" et "misa"?

    Non. Le terme français est polysémique : la mise en scène, la mise en pli, la mise en place, etc. Le terme espagnol désigne la messe.

    6/ "Lavabo" dans les deux langues?

    Oui.

    7/ "Bobo" dans les deux langues?

    Non. En français, cela peut être un terme enfantin pour désigner une petite blessure ou bien l'acronyme de "bourgeois bohème", tandis qu'en espagnol cela désigne un idiot.

    8/ "Morose" et "moroso"?

    Non. L'adjectif français signifie triste, taciturne, renfermé, tandis que le substantif espagnol désigne un mauvais payeur.

    9/ "Le biceps" et "el bíceps"?

    Oui.

    10/ "Casquer" et "cascar"?

    Non. En français, c'est un verbe du registre familier qui signifie payer, donner de l'argent. En espagnol ce verbe signifie fêler, casser; dans le registre familier, il signifie frapper ou mourir.


  • La cathédrale ensanglantée

      Chers humains,

      Comme vous pouvez l'imaginer, de ma tour de garde, sur le carillon de la nef de la cathédrale, j'ai été le témoin privilégié de toute sorte d'événements au cours des siècles. Parmi les épisodes qui ont eu lieu dans ce temple, le plus effrayant sans aucun doute est le meurtre du gouverneur civil de Burgos aux mains d'une foule enragée. C'était épouvantable ! Et fort déplorable!

      Au fil du temps, qu'ont fait les autorités? Eh bien, elles ont étouffé l'affaire. C'est d'autant plus fâcheux qu'elles ont ainsi enterré non seulement ces faits regrettables mais aussi la responsabilité des coupables, la honte qui en découle et la mémoire des victimes (car, oui, il y en a eu plusieurs).

      Voyez-vous, on dit que nous sommes condamnés à répéter l'histoire tant que nous ne l'apprendrons pas. Alors, il faut mettre en lumière cet épisode honteux que nous avons tous contribué à cacher.

      Par respect pour toute sorte de pensées, il est vrai que je préfèrerais ne pas avoir à parler de politique ou de religion, mais dans ce cas, c’est inévitable.

      Tout s'est passé il y a cent cinquante ans. Exactement le 25 janvier 1869. Il s'agissait de temps de changements radicaux. Une période turbulente. Le nouveau gouvernement libéral, qui avait succédé au règne d'Isabel II, a  publié le 1er janvier un décret ministériel visant à faire discrètement l'inventaire des biens artistiques de l'Église et à les mettre à la disposition de l'État. Comme conséquence directe, pendant plusieurs jours, différents secteurs conservateurs ont semé la zizanie contre ce gouvernement républicain et laïc.

      Le gouverneur civil de Burgos, M. Isidoro Gutiérrez de Castro a été chargé de la mise en œuvre de cette tâche. Cela est arrivé aux oreilles de la hiérarchie ecclésiastique, qui n'allait pas faciliter le travail aux autorités civiles, loin de là. Ce représentant politique était un homme cultivé, passionné d'histoire, avec des compétences linguistiques, qui avait vécu dans plusieurs pays européens, donc par là même idéaliste et ouvert d'esprit. C'est-à-dire, un libre penseur.

      Évidemment, il faisait très froid ce matin-là, comme il se doit un jour d'hiver à Burgos. Alors que l’esprit de certains fanatiques exaltés était très échauffé ! Une masse bruyante bouillonnait aux portes de la cathédrale, tandis que le chapitre attisait le feu de la cohue énervée, préparée pour la bagarre, en attendant la commission du gouverneur pour l’empêcher dans sa tâche.

      Et dans ce bordel hurlant, les fonctionnaires responsables ont été reçus de façon très hostile. Lorsque les trois représentants civils sont entrés dans le cloître pour commencer leur travail, la foule, traînée par le vent de sa folie, a également réussi à y pénétrer. Le gouverneur n'a trouvé aucune protection à l'intérieur, entre les murs sacrés. Et au milieu du chaos, il a été frappé et blessé par ce troupeau sauvage qui l'a battu, piétiné, traîné mourant à l’extérieur, et enfin, assassiné à la porte du Sarmental.

      Mais je vais vous épargner les détails macabres de ce massacre.

      C'est une page douloureuse de l'histoire de la ville.

      Tout de suite, on est passé de la stupeur à la condamnation générale de cet attentat. Et bientôt, les eaux ont repris leur cours naturel et l'ordre a été rétabli. Chaque institution a fait ses devoirs. Appelant à la paix sociale, les autorités locales et gouvernementales ont évité les problèmes d'ordre public. Des manifestations populaires de rejet de ces actes de violence ont eu lieu à Madrid. La presse nationale et internationale s'est fait écho des nouvelles. La mairie a publié, quelques jours après, une proclamation demandant le calme à la population. Les forces de la sécurité ont arrêté les suspects les plus humbles. Très vite, la justice a condamné les plus faibles.

      Pour sortir du pétrin, l'archevêché a fermé le temple et a calmé l’esprit des plus exaltés. L'Église a intercédé pour rassurer son troupeau. Et même le bon Dieu a été invoqué avec l'acte de purification de la sacrée cathédrale qui s'est célébré le 20 mars en présence de toutes les autorités civiles et religieuses pour rouvrir le temple au culte.

      C'est donc avec la participation de tous ces pouvoirs civils et religieux, terrestres et célestes, une aide divine inestimable, qu'il a été réalisé.

      De la sorte, le complot a été transformé en un tumulte spontané. L’événement a été réduit à un triste épisode du passé.

      Moi, je ressens une certaine empathie pour M. Gutiérrez de Castro, un homme aussi idéaliste, engagé avec ses idéaux, aussi rêveur… qu'ingénu (un peu, quand même). De la même façon que notre historien se félicitait d'avoir déjà passé les étapes du fanatisme des guerres religieuses, quand il a fait ses études sur l’Angleterre du VIIe siècle, il est très probable que vous, une société avec une démocratie établie, vous pensez que cette violence est déjà surmontée depuis longtemps, n’est-ce pas?

      Un siècle et demi après cet événement sanglant, votre monde a beaucoup changé. D'une manière générale, vous êtes une société plus civilisée, ouverte et tolérante, démocratique, laïque, où règnent le respect de la loi ainsi que la convivialité, et où l'on jouit d'une plus grande paix sociale. Sûrement, vous êtes tous totalement convaincus que cela ne pourrait pas arriver de nos jours. Aujourd'hui, c’est inconcevable.

      Cependant… Pourquoi y a-t-il quelque chose qui me tracasse encore?

    (8rB remercie JJA)