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  • Tout doux

    Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Tout douxtout-doux.mp3 (2.25 Mo)

    Tout doux

    Il était une fois deux oiseaux qui se disputaient au sujet d'une branche de houx. Cela faisait plusieurs semaines qu'ils se cherchaient des poux. Le grand hibou roux donna un coup de bec dans le genou du petit hibou blanc et celui-ci riposta en visant le cou de son rival avec un caillou. Le rouquin fut pris d'une quinte de toux. D'une petite voix étranglée, il murmura :

    - Tu es fou ou quoi?

    Le pâlichon s'approcha en boitant et lui avoua :

    - Je suis désolé! Je ne voulais pas te faire mal. On fait la paix, mon chou?

    L'autre reprit du poil de la bête et lui demanda :

    - Ce ne serait pas une de tes ruses de Sioux?

    Le petit hibou lui rétorqua :

    - Mais non.

    Le grand hibou essaya de négocier :

    - D'accord, mais promets-moi de me prêter un joujou.

    "Lequel?", interrogea le hibou blanc. L'autre lui lança sans hésiter :

    - Ton petit gnou en peluche.

    Le petit pâlichon accepta en affirmant :

    - Ça marche. Et toi, tu ne me donnes rien?

    Le hibou roux reconnut qu'il n'avait pas un sou pour lui offrir un bijou, puis il ajouta :

    - Mais je peux dire à tout le monde que tu es mon chouchou.

    Plein d'entrain, le petit hibou blanc s'exclama :

    - Chouette! Tope-la!

    Alors le grand hibou roux s'approcha doucement pour toucher l'aile de son ami et lui donna un bisou.

    (8rB remercie Florence)


  • Solution de Cherchons la fable

    Avant de lire ce billet, lis celui intitulé Cherchons la fable dans la rubrique "Soyons CURIEUX".

    Voici les allusions à plusieurs fables de La Fontaine dans Le calendos, dans l'ordre d'apparition :

    • "honteux et confus", "le Phénix des hôtes de ces bois", "Maître corbeau" : Le corbeau et le renard
    • "ne se rapportent ni à mon plumage ni à mon ramage" : Le corbeau et le renard
    • "me trouver fort dépourvu quand la bise serait venue" : La cigale et la fourmi
    • "Sur la branche d'un arbre j'étais en sentinelle" : Le coq et le renard
    • "par l'odeur alléché" : Le corbeau et le renard
    • "crier famine" : La cigale et la fourmi
    • "Je jurai [...] qu'il ne me prendrait pas" : Le corbeau et le renard
    • "J'ouvris donc mon large bec et laissai tomber ma proie" : Le corbeau et le renard
    • "Tel est pris qui croyait prendre" : Le rat et l'huître
    • "c'est double plaisir de tromper le trompeur" : Le coq et le renard
    • "ce flatteur vécut aux dépens de…" : Le corbeau et le renard

  • Cherchons la fable

    Lis ou relis le texte Le calendos publié dans "MINUTE, papillon!" et cherche toutes les allusions aux fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) suivantes : La cigale et la fourmi, Le coq et le renard, Le corbeau et le renard, Le rat et l'huître. Ensuite, tu trouveras les réponses dans la rubrique "Soyons MALINS".


  • Les faux amis (2)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les faux amis (2)

    Pour chaque question : Ont-ils le même sens?

    1/ "Gratos" dans les deux langues?

    Non. En français, c'est un terme du registre familier pour dire "gratuit". En espagnol, c'est un adjectif masculin pluriel pour dire "reconnaissants".

    2/ "La bâche" et "el bache"?

    Non. La "bâche" désigne une toile résistante et imperméabilisée pour couvrir des marchandises sur un véhicule, par exemple. Le "bache" en espagnol désigne un nid-de-poule, une ornière sur la route, ou bien (au sens figuré) une mauvaise passe.

    3/ "Cruel" dans les deux langues?

    Oui.

    4/ "Canonique" et "canónigo"?

    Non. En français, c'est un adjectif se référant à un canon, à une règle, tandis que le mot espagnol désigne un chanoine et aussi, utilisé plutôt au pluriel, la mâche.

    5/ "Mise" et "misa"?

    Non. Le terme français est polysémique : la mise en scène, la mise en pli, la mise en place, etc. Le terme espagnol désigne la messe.

    6/ "Lavabo" dans les deux langues?

    Oui.

    7/ "Bobo" dans les deux langues?

    Non. En français, cela peut être un terme enfantin pour désigner une petite blessure ou bien l'acronyme de "bourgeois bohème", tandis qu'en espagnol cela désigne un idiot.

    8/ "Morose" et "moroso"?

    Non. L'adjectif français signifie triste, taciturne, renfermé, tandis que le substantif espagnol désigne un mauvais payeur.

    9/ "Le biceps" et "el bíceps"?

    Oui.

    10/ "Casquer" et "cascar"?

    Non. En français, c'est un verbe du registre familier qui signifie payer, donner de l'argent. En espagnol ce verbe signifie fêler, casser; dans le registre familier, il signifie frapper ou mourir.


  • La cathédrale ensanglantée

      Chers humains,

      Comme vous pouvez l'imaginer, de ma tour de garde, sur le carillon de la nef de la cathédrale, j'ai été le témoin privilégié de toute sorte d'événements au cours des siècles. Parmi les épisodes qui ont eu lieu dans ce temple, le plus effrayant sans aucun doute est le meurtre du gouverneur civil de Burgos aux mains d'une foule enragée. C'était épouvantable ! Et fort déplorable!

      Au fil du temps, qu'ont fait les autorités? Eh bien, elles ont étouffé l'affaire. C'est d'autant plus fâcheux qu'elles ont ainsi enterré non seulement ces faits regrettables mais aussi la responsabilité des coupables, la honte qui en découle et la mémoire des victimes (car, oui, il y en a eu plusieurs).

      Voyez-vous, on dit que nous sommes condamnés à répéter l'histoire tant que nous ne l'apprendrons pas. Alors, il faut mettre en lumière cet épisode honteux que nous avons tous contribué à cacher.

      Par respect pour toute sorte de pensées, il est vrai que je préfèrerais ne pas avoir à parler de politique ou de religion, mais dans ce cas, c’est inévitable.

      Tout s'est passé il y a cent cinquante ans. Exactement le 25 janvier 1869. Il s'agissait de temps de changements radicaux. Une période turbulente. Le nouveau gouvernement libéral, qui avait succédé au règne d'Isabel II, a  publié le 1er janvier un décret ministériel visant à faire discrètement l'inventaire des biens artistiques de l'Église et à les mettre à la disposition de l'État. Comme conséquence directe, pendant plusieurs jours, différents secteurs conservateurs ont semé la zizanie contre ce gouvernement républicain et laïc.

      Le gouverneur civil de Burgos, M. Isidoro Gutiérrez de Castro a été chargé de la mise en œuvre de cette tâche. Cela est arrivé aux oreilles de la hiérarchie ecclésiastique, qui n'allait pas faciliter le travail aux autorités civiles, loin de là. Ce représentant politique était un homme cultivé, passionné d'histoire, avec des compétences linguistiques, qui avait vécu dans plusieurs pays européens, donc par là même idéaliste et ouvert d'esprit. C'est-à-dire, un libre penseur.

      Évidemment, il faisait très froid ce matin-là, comme il se doit un jour d'hiver à Burgos. Alors que l’esprit de certains fanatiques exaltés était très échauffé ! Une masse bruyante bouillonnait aux portes de la cathédrale, tandis que le chapitre attisait le feu de la cohue énervée, préparée pour la bagarre, en attendant la commission du gouverneur pour l’empêcher dans sa tâche.

      Et dans ce bordel hurlant, les fonctionnaires responsables ont été reçus de façon très hostile. Lorsque les trois représentants civils sont entrés dans le cloître pour commencer leur travail, la foule, traînée par le vent de sa folie, a également réussi à y pénétrer. Le gouverneur n'a trouvé aucune protection à l'intérieur, entre les murs sacrés. Et au milieu du chaos, il a été frappé et blessé par ce troupeau sauvage qui l'a battu, piétiné, traîné mourant à l’extérieur, et enfin, assassiné à la porte du Sarmental.

      Mais je vais vous épargner les détails macabres de ce massacre.

      C'est une page douloureuse de l'histoire de la ville.

      Tout de suite, on est passé de la stupeur à la condamnation générale de cet attentat. Et bientôt, les eaux ont repris leur cours naturel et l'ordre a été rétabli. Chaque institution a fait ses devoirs. Appelant à la paix sociale, les autorités locales et gouvernementales ont évité les problèmes d'ordre public. Des manifestations populaires de rejet de ces actes de violence ont eu lieu à Madrid. La presse nationale et internationale s'est fait écho des nouvelles. La mairie a publié, quelques jours après, une proclamation demandant le calme à la population. Les forces de la sécurité ont arrêté les suspects les plus humbles. Très vite, la justice a condamné les plus faibles.

      Pour sortir du pétrin, l'archevêché a fermé le temple et a calmé l’esprit des plus exaltés. L'Église a intercédé pour rassurer son troupeau. Et même le bon Dieu a été invoqué avec l'acte de purification de la sacrée cathédrale qui s'est célébré le 20 mars en présence de toutes les autorités civiles et religieuses pour rouvrir le temple au culte.

      C'est donc avec la participation de tous ces pouvoirs civils et religieux, terrestres et célestes, une aide divine inestimable, qu'il a été réalisé.

      De la sorte, le complot a été transformé en un tumulte spontané. L’événement a été réduit à un triste épisode du passé.

      Moi, je ressens une certaine empathie pour M. Gutiérrez de Castro, un homme aussi idéaliste, engagé avec ses idéaux, aussi rêveur… qu'ingénu (un peu, quand même). De la même façon que notre historien se félicitait d'avoir déjà passé les étapes du fanatisme des guerres religieuses, quand il a fait ses études sur l’Angleterre du VIIe siècle, il est très probable que vous, une société avec une démocratie établie, vous pensez que cette violence est déjà surmontée depuis longtemps, n’est-ce pas?

      Un siècle et demi après cet événement sanglant, votre monde a beaucoup changé. D'une manière générale, vous êtes une société plus civilisée, ouverte et tolérante, démocratique, laïque, où règnent le respect de la loi ainsi que la convivialité, et où l'on jouit d'une plus grande paix sociale. Sûrement, vous êtes tous totalement convaincus que cela ne pourrait pas arriver de nos jours. Aujourd'hui, c’est inconcevable.

      Cependant… Pourquoi y a-t-il quelque chose qui me tracasse encore?

    (8rB remercie JJA)


  • Le calendos

    Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Le calendosle-calendos.mp4 (1.65 Mo)

    Le calendos

    Pourquoi m'avoir choisi moi et par là-même mes congénères, pour le rôle d'un sot honteux et confus ? C'est trop facile de prendre des animaux comme boucs émissaires.

    Certes, je ne suis pas le Phénix des hôtes de ces bois, j'ai cependant le titre de Maître corbeau; mes idées claires ne se rapportent ni à mon plumage ni à mon ramage noirs d'encre mais elles me flattent davantage, ce que vous n'avez pas compris Monsieur de la Fontaine. Vous êtes-vous seulement demandé ce que faisait ce "fromage qui pue" dans mon bec ? Je l'avais récupéré dans une décharge voisine pour ne pas me trouver fort dépourvu quand la bise serait venue. Hélas ce morceau était infesté de mouches et de vermisseaux. Sur la branche d'un arbre j'étais en sentinelle quand je vis mon ennemi le renard au pied de l'arbre, par l'odeur alléché. Je pensais qu'il allait crier famine. Au lieu de cela, trompeur et filou comme il l'était, il se mit à me trouver beau et joli. Franchement, vous me connaissez, pouvais-je vraiment le croire ? Pour qui me prenait-il avec sa ruse grosse comme un éléphant ? Je jurai, sans qu'il fût trop tard pour moi, qu'il ne me prendrait pas. Ce fromage ranci qui aurait pu marcher tout seul malgré ses vers sans pieds nous vengerait de ses sournoises et fatales approches. J'ouvris donc mon large bec et laissai tomber ma proie, ce "calendos" faisandé et ennemi mortel de nos intestins. Le renard s'en saisit et fila. Je fus pris d'un croassement rieur (si, si, c'est possible!) à la pensée de ce qui l'attendait dans sa tanière auprès de sa renarde rousse peu commode.

    "Tel est pris qui croyait prendre", telle est la morale que vous auriez dû réserver à votre fable, Monsieur de la Fontaine. Vous avez eu tout faux. Je peux vous dire pour l'avoir vécu que "c'est double plaisir de tromper le trompeur" ou, en l'occurrence, que ce flatteur vécut aux dépens de... sa gourmandise !!

                                                                                                       (8rB remercie Mariec et Nieves)


  • Jouons la carte de la fraternité

    Au départ, il s'agissait d'une initiative française de la Ligue de l'enseignement, mais depuis 2017, trois autre pays participent au projet : l'Espagne, la Croatie et la Pologne. L'année dernière, près de 150 000 enfants ont joué la carte de la fraternité! Formidable!

    Jouons la carte de la fraternite 1

    Dans l'éditorial du dossier pédagogique, cette citation de Victor Hugo se trouve en exergue :

    « Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles. (...) C'est par la fraternité qu'on sauve la liberté ».

    Victor Hugo - Actes et paroles - Pendant l'exil (1875), 5 septembre 1870

    Pour en savoir plus sur ce projet en France :

    https://laligue.org/jouons-la-carte-de-la-fraternite-seconde-edition-europeenne/

    En Europe :

    https://www.fraternity-card.eu/fr


  • Quiz bilingue (1)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires. 

    Quiz bilingue (1)

    Quels sont les équivalents français de ces expressions idiomatiques espagnoles?

    1/ "Como quien no quiere la cosa" : Mine de rien

    Comme un poisson dans l'eau : très à l'aise

    Découvrir le pot aux roses : découvrir la vérité

    2/ "Querer el oro y el moro" : Vouloir le beurre et l'argent du beurre

    S'en mettre plein les poches : s'enrichir

    Pour tout l'or du monde : pour rien au monde         

    3/ "Empezar la casa por la ventana" : Mettre la charrue avant les bœufs

    Crier sur tous les toits : dire quelque chose à tout le monde

    Se planter en beauté (familier) : échouer lamentablement

    4/ "Me aburro como una ostra" : Je m'ennuie comme un rat mort

    "S'ennuyer comme une huître, comme un pou" n'est pas une expression idiomatique. Mais on dit Être vexé comme un pou : très vexé

    5/ "Irse a la francesa" : Filer à l'anglaise

    Partir à l'espagnole

    Se sauver à la parisienne

    6/ "Costar un riñón" : Coûter un bras

    "Coûter un rognon, un rein" n'est pas une expression idiomatique

    7/ "Me importa un pepino" : Ça me fait une belle jambe

    Ce n'est pas de la tarte : ce n'est pas facile

    "Je kiffe le concombre" n'existe pas comme expression idiomatique

    8/ "Dormir como un tronco" : Dormir comme un loir

    "Dormir comme une bûche, un enfant" n'est pas une expression idiomatique

    9/ "¡Apaga y vámonos!" : Laisse tomber!

    Ta gueule! : tais-toi

    Secoue-toi! : réagis, fais quelque chose

    10 /"Buscar tres pies al gato" : Chercher la petite bête

    Chercher des noises (familier) : chercher des problèmes

    Avoir d'autres chats à fouetter : avoir d'autres choses plus importantes à faire