Blog

  • Poème contemporain

    Voici un poème de Fabien Mellado :

    «Commençons par nous perdre. Nous perdre dans les eaux d’un poème. Nous perdre dans les limbes d’un monde encore muet. Nous perdre dans l’arrière-pays de notre enfance. Nous perdre et revenir. Dans les mains d’un monde à venir. »

    Si tu veux écouter ce poème, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" (13'24)

    https://www.youtube.com/watch?v=7ckhwg6c5BA&fbclid=IwAR1sBtXz1DHd_uHbFtOLQQiptDOpBdhVSFK1t4tnClF_1ftWxOt9IWyz1F4

    Ensuite, tu peux répondre au questionnaire de la rubrique "Vidéos".


  • La poésie peut-elle changer le monde?

    Avant de lire ce billet, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" dans la rubrique "Vidéos".

    Voici les réponses aux 10 questions :

    1/ Au début de l'émission, le journaliste présente deux anthologies poétiques, lesquelles?

    D'une part, Génération Poésie debout, et d'autre part, Anthologie des femmes poètes du monde arabe. Les deux ouvrages sont publiés aux éditions Le Temps des Cerises (juin 2019).

    2/ Selon Maram Al-Masri, à quoi sert la poésie?

    La poésie sert à vivre et à espérer un monde meilleur.

    3/ Comment définit-elle son pays?

    Elle dit qu'elle vient d'un pays où il y a du sang qui coule chaque jour, la Syrie.

    4/ Que lui a dit l'un de ses admirateurs sur sa poésie?

    Il lui a dit que ses mots sont beaucoup plus forts qu'un char.

    5/ Selon Fabien Mellado, à quoi sert la poésie?

    Il considère que la poésie est fondamentalement spirituelle. Comme on a tous besoin de beauté, la poésie peut servir à réenchanter le monde. Pour lui, les lettres nous aident à mieux recevoir le monde et à être plus heureux.

    6/ Quelle est la citation de Paul Éluard que paraphrase Fabien Mellado?

    "Oui, il y a un autre monde, mais cet autre monde est de celui-ci." Le vers exact de Paul Éluard (1895-1952) est : "Il y a un autre monde mais il est de celui-ci."

    7/ Quelle formule emploie le journaliste pour désigner le fait que nous utilisons de moins en moins de mots?

    Il parle de l'appauvrissement du langage. Il est de moins en moins nuancé.

    8/ Quels sont les 4 poètes français auxquels Fabrice Luchini fait référence?

    Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Valéry.

    9/ D'après Fabien Mellado, la poésie fait l'objet d'un grand paradoxe, lequel?

    La poésie a beau être le genre le plus pratiqué dans le monde, les gens pensent souvent qu'elle est élitiste.

    10/ À la fin de l'émission, quel lien fait-il entre poésie et mémoire?

    La poésie est la garante et la gardienne de la mémoire.


  • Au coeur des flammes

            Chers visiteurs,

            Vous ne le savez peut-être pas, mais les flammes de Notre-Dame de Paris ont remué un douloureux souvenir en moi. Il y a exactement 375 ans, j'ai vécu la plus grande frayeur de ma vie. Eh oui, de l'eau a coulé sous les ponts de l'Arlanzón, mais je m'en souviens comme si c'était hier! J'étais un jeunot à l'époque, insouciant et rêveur. Bon, qu'est-ce que je raconte?! Il ne s'agit pas de moi… Revenons à nos moutons!

            Vers deux heures du matin, le mercredi 20 juillet 1644, une terrible odeur de brûlé et une épaisse fumée noire m'ont brusquement tiré de mon sommeil. Moi, bien que troublé et ensuqué, j'ai compris en un clin d'œil de quoi il retournait. Le transept était en feu! Quelle horreur! Gardant mon calme, j'ai donné un coup de coude à mon collègue Martinillo qui ne s'était pas encore aperçu de la catastrophe. Paniqué, il s'est mis à frapper de toutes ses forces sur sa clochette pour appeler des secours. Hélas en vain. Le son aigu ne parvenait pas aux oreilles d'un sauveur potentiel. Nos vernis commençaient à fondre. Nous étions perdus. Ni moi ni la moindre gargouille ne pouvions prendre nos jambes à notre cou! Nous étions condamnés à disparaître sous les décombres de notre cathédrale chérie, ou à partir en fumée si le feu nous attrapait avant que tout ne s'écroule sur nous. Le fracas des chutes de tableaux étouffaient nos lamentations. Toutes les statues, en bois ou en pierre, peu importe, tremblaient comme une feuille. Nous nous sentions tellement vulnérables, tout à coup! Nous qui avions été créés pour traverser les siècles!...

            Soudain, le vacarme de nos amies les cloches nous ont rassurés quelque peu en mettant toute la ville en branle-bas de combat. Nous avons appris par la suite que c'était Francisco de la Peña, un brave maraîcher du proche Monastère de Las Huelgas, qui avait donné l'alarme. À cause de la canicule, il avait passé une nuit blanche. Las de se retourner dans son lit trempé de sueur, par hasard ou par inspiration divine, il s'était levé et venait de sortir de chez lui dans l'espoir de trouver un peu de fraîcheur sur le pas de sa porte. À peine était-il assis sur son banc qu'une lueur inhabituelle dans les ténèbres avait attiré son attention au-delà de la rivière. C'est alors qu'il avait plissé les yeux pour concentrer son attention sur cette forme rougeâtre au loin. Non, il n'avait pas la berlue! Des flammes sinistres s'échappaient du toit du transept! Mon Dieu ! La cathédrale était en train de brûler! Ni une ni deux, il avait couru prévenir le chanoine qu'il connaissait. Ensuite, tout s'est enchaîné en un tour de main. Le sonneur de cloches ne s'est pas fait prier pour donner l'alerte.

            Malgré les énormes difficultés pour acheminer de l'eau à une telle hauteur, grâce à l’adresse et au courage des braves voisins, l'incendie a été heureusement maîtrisé avant l'aube. Nous l'avions échappé belle! Une procession de gratitude s'est spontanément déroulée dans le cloître. Nous regardions toute cette foule d'un œil particulièrement bienveillant. En tendant l'oreille, j'ai su que le sinistre était attribué au feu mal éteint que les ouvriers avaient laissé la veille. En effet, nous avions subi de graves dommages lors du passage d'un ouragan épouvantable deux ans auparavant, c'est pourquoi notre cathédrale avait fait l'objet d'importants travaux qui venaient tout juste de s'achever. Les échafaudages allaient être démontés pendant la journée de ce fameux mercredi. Si je ne m'abuse, Notre-Dame de Paris était en pleine restauration également au moment du drame récent. Le parallélisme des deux cathédrales est impressionnant dans de nombreux aspects.

            Pour sa part, Monsieur de la Peña a reçu de notre chapitre une belle récompense bien méritée. Grâce à son zèle, le pire avait été évité donc tout le monde a approuvé qu'il reçoive une pension à vie. Or, il est bien dommage qu'aucune rue ou place de la ville ne lui rende hommage. Nous lui devons une fière chandelle, tout de même! Mais voyons, placée prudemment, bon Dieu !

    (8rB remercie Annette et JJA)


  • Le vague à l'âme du dauphin

    Le vague à l'âme du dauphin

           Le petit dauphin était triste. On pouvait bien dire qu'il avait le cafard. Ses confrères avaient beau sauter en sortant et en plongeant dans l'eau, il restait muet comme une carpe. Alors sa mère l'a emmené à l'écart pour l'interroger sur ce qui lui arrivait. Il lui a répondu que l'autre jour à l'école ils avaient appris plusieurs expressions qui faisaient référence aux différents animaux, mais aucune liée aux dauphins. Il se confie à sa mère :

    "Tu sais maman, tous les animaux ont donné lieu à des phrases très célèbres. Quand on veut souligner l'intelligence, on prend l'exemple du renard, et si c'est la douceur, c'est l'agneau qui l'a. D'autres importantes vertus y sont aussi rapportées, comme la force pour les bœufs ou la fierté pour le coq. Par conséquent, on dirait que les hommes nous ont tous oubliés! Nous avons beau sauter pour fêter leur arrivée et avoir la réputation de faire rire leurs enfants, ils semblent avoir d'autres chats à fouetter."

    La maman dauphin essaie de le raisonner :

    "Mais qu'est-ce que tu dis, mon petit?! Il n'y a pas de quoi fouetter un chat!! Ce ne sont pas toujours des expressions flatteuses qui sont attribuées! La plupart ont des connotations négatives et aucun dauphin ne voudrait être qualifié de la manière dont les hommes le font quand ils parlent de la mule, de la linotte ou du perroquet. Même l'animal qui sur la terre nous ressemble le plus, comme le cheval, ne serait pas très content s'il comprenait les phrases qui lui sont accordées.

    Une caractéristique de l'être humain est celle de juger tout et de regarder d'un mauvais œil ce que font ses semblables. Ça, c'est l'origine de tant d'expressions. Comme ça, ils se comparent, pas seulement avec les animaux, mais ils s'octroient aussi nos qualités les plus négatives."

    Elle poursuit son discours :

    "Quant à nous, tu dois savoir que nous faisons partie de ce que les humains considèrent comme la plus élevée des situations. Quand un roi a son premier enfant, tout le monde l'appelle le dauphin. Donc, parmi la noblesse, le dauphin est le titre le plus apprécié. Telle doit être l'affection qu'ils nous professent."

           En écoutant ça, le petit dauphin a commencé à sauter et à rire de sorte que, désormais, les pêcheurs disent, quand la pêche est bonne, qu'ils sont heureux comme un dauphin. Pardon, comme un poisson dans l'eau!

    (8rB remercie Alphonse)


  • Quiz bilingue (2)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires. 

    Quiz bilingue (2)

    Quels sont les équivalents français de ces expressions idiomatiques espagnoles?

    1/ "Recargar las pilas" : recharger ses batteries

    Changer les piles d'un jouet, par exemple, ce n'est pas une expression idiomatique

    Arriver pile (sous-entendu "à l'heure") : arriver à l'heure exacte

    2/ "Salir de Guatemala para entrar en Guatepeor" : reculer pour mieux sauter

    Partir à Tombouctou n'est pas une expression figurée

    Ce n'est pas le Pérou : ce n'est pas un gain énorme  

    3/ "Tener la mosca detrás de la oreja": avoir la puce à l'oreille

    Prendre la mouche : se vexer

    Les murs ont des oreilles : les gens peuvent nous entendre

    4/ "Tirar la toalla" : jeter l'éponge

    5/ "Al tuntún" : au pif

    Quelque chose à la con : quelque chose d'idiot (par exemple, un slogan à la con)

    À l'œil : gratuitement (par exemple, boire à l'œil pendant une fête)

    6/ "Tanto para variar" : une fois n'est pas coutume

    Donner le change : faire croire autre chose, lancer sur une fausse piste

    Sauter du coq à l'âne : changer de thème sans transition

    7/ "¡Qué cabeza de chorlito!" : Quelle tête de linotte!

    Quelle tête de mule! : pour quelqu'un de très têtu

    Quelle poisse! : (registre familier) pour dire qu'on n'a pas de chance

    8/ "Me lo paso pipa" : je m'en donne à cœur joie

    Je casse ma pipe : mourir

    Et j'en passe et des meilleurs : je m'abstiens de donner d'autres exemples négatifs

    9/ "Dar la lata" : tenir la jambe à quelqu'un

    Mettre en boîte : se moquer

    Être soupe au lait : être très susceptible

    10/ "Quien calla otorga" : qui ne dit mot consent

    La parole est d'argent et le silence est d'or : (proverbe) le silence est souvent plus éloquent que la parole

    Motus et bouche cousue : pour dire qu'on sait garder un secret


     

  • Le desman des Pyrénées

    Voici les réponses au questionnaire proposé dans "Soyons CURIEUX".

    1/ Il n'existe que deux espèces de desmans, lesquelles?

    Celui des Pyrénées, bien sûr, et celui de l'Oural, en Russie.

    2/ Pourquoi l'appelle-t-on "rat trompette"?

    D'une part, il s'agit d'un mammifère de la famille des talpidés. D'autre part, son museau est muni d'une trompe. Cet organe préhensible et sensoriel est fondamental pour l'aider dans sa quête de nourriture.

    3/ Quelle est la différence entre ses pattes avant et ses pattes arrière?

    Ses quatre pattes sont palmées et griffues, mais celles de devant sont plus courtes.

    4/ Comment est son pelage?

    Il est épais, hydrofuge, gris-brun sur le dessus, blanc argenté sur le dessous.

    5/ Quel est son habitat naturel?

    Il vit près des cours d'eau de montagne, moyen ou petit, à débit constant, jusqu'à 2 200 mètres d'altitude.

    6/ De quoi se nourrit-il?

    C'est le plus gros mammifère insectivore aquatique de France. Il effectue des plongées de 30 secondes pour attraper des invertébrés aquatiques et des larves.

    7/ Quels sont ses prédateurs?

    Le vison, la loutre, mais aussi les chats.

    8/ Quelles menaces pèsent sur lui?

    Le desman des Pyrénées est une espèce menacée et protégée. Le changement climatique a des répercussions sur son habitat, notamment avec l'altération du débit des cours d'eau. Mais c'est surtout l'être humain qui le met en danger avec la pollution des rivières, la construction de barrages et l'aménagement des berges.

    9/ Quelles sont tes chances d'apercevoir un desman en te promenant dans les Pyrénées?

    Quasi nulles! En effet, c'est un animal très craintif. De plus, il s'active surtout la nuit.

    10/ Qui l'a filmé pour la première fois en Espagne?

    C'est Félix Rodríguez de la Fuente pour son émission El hombre y la tierra. Un épisode particulièrement intéressant!

    Pour en savoir plus, visite le site du Parc national des Pyrénées :

    http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-naturel/faune/desman-des-pyrenees

    Mais aussi :

    https://www.ariege.com/decouvrir-ariege/flore-et-faune-sauvage/le-desman

    Une vidéo en français qui date sûrement des années 80! Durée 4'31 :

    https://www.youtube.com/watch?v=nRmPJDdE0zs

    Ou cette vidéo plus récente, mais moins complète (0'57) :

    https://www.youtube.com/watch?v=rV67E1NWmCg


  • Un drôle de petit animal

    Quel petit mammifère endémique vit dans les Pyrénées? Oui, du côté français comme du côté espagnol. Son nom provient du danois (ça alors!) "desmanratta" qui signifie "rat musqué". Eh oui, c'est le desman des Pyrénées.  

    Voici un questionnaire pour le découvrir ou pour étaler ta science à son sujet! Tu trouveras les réponses dans la rubrique "Soyons MALINS".

    1/ Il n'existe que deux espèces de desmans, lesquelles?

    2/ Pourquoi l'appelle-t-on "rat trompette"?

    3/ Quelle est la différence entre ses pattes avant et ses pattes arrière?

    4/ Comment est son pelage?

    5/ Quel est son habitat naturel?

    6/ De quoi se nourrit-il?

    7/ Quels sont ses prédateurs?

    8/ Quelles menaces pèsent sur lui?

    9/ Quelles sont tes chances d'apercevoir un desman en te promenant dans les Pyrénées?

    10/ Qui l'a filmé pour la première fois en Espagne?

    Pour en savoir plus, visite le site du Parc national des Pyrénées :

    http://www.pyrenees-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-naturel/faune/desman-des-pyrenees


  • Les mots ont la bougeotte (3)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les mots ont la bougeotte (3)

    1/ Le terme "debacle" en espagnol provient du français "débâcle".

    Vrai.

    2/ Le mot français "artichaut" a une origine espagnole.

    Faux, il vient de l'italien régional du nord "articiocco" ("carciofo" en italien) dérivé de l'arabe "harsufa". Le mot "alcachofa" provient de ce dernier.

    3/ En espagnol, "cizaña" vient du mot français "zizanie".

    Faux, il est dérivé du latin "zizania" qui provient du grec "zizanion". "Meter cizaña" se dit "semer la zizanie".

    4/ Le mot "guérilla" en français découle de l'espagnol.

    Vrai. Le français a perdu un r de "guerrilla" en chemin!

    5/ En espagnol, le mot "perfume" vient du français.

    Faux, "perfume" et "parfum" proviennent du latin "per" et "fumare".

    6/ Le terme "morgue" en espagnol a une origine française.

    Vrai.

    7/ En français, "embargo" vient de l'espagnol.

    Vrai.

    8/ Les termes "dune" et "duna" ont la même origine latine.

    Faux, ils proviennent du néerlandais.

    9/ En espagnol "arribista" a pour origine le mot français "arriviste".

    Vrai.

    10/ Le mot "bayoneta" en español provient du français.

    Vrai. Le mot "baïonnette" dérive du nom de la ville de Bayonne, où elle a été inventée à la fin du XVIIème siècle.

    Récapitulatif :

    Mots en français qui viennent de l'espagnol : embargo, guérilla

    Mots en espagnol qui viennent du français : arribista, bayoneta, debacle, morgue