Blog

  • Comme un ours

    Avant de lire ce billet, lis le questionnaire dans la rubrique "La puce à l'OREILLE".

    Voici les réponses aux questions sur la chanson Comme un ours (2018) d'Alexis HK :

    1. Avec quoi compare-t-on ces solitaires? Avec un ours bipolaire et un ermite en colère.
    2. Qu'est-ce que le solitaire traite comme des enfants? Ses glaïeuls, "qu'il engueule comme si c'étaient ses enfants".
    3. Avec qui dîne-t-il? Avec son pote imaginaire.
    4. Où se perd son regard? Entre l'eau et le feu.
    5. Quel verbe signifie "entrer en conflit"? Clasher (registre familier).

  • Sucrer les fraises

    Avant de lire ce billet, lis le questionnaire dans la rubrique "La puce à l'OREILLE".

    Voici les réponses aux questions sur la chanson Sucrer les fraises (2012) de La Grande Sophie :

    1. Quels sont les 7 termes (ou locution) qui ont un rapport avec le temps? Le moment, l'heure, le jour, l'horloger, le compte à rebours, le sablier, le minuteur
    2. Quelle locution signifie compter les pulsations de la pression sanguine? Prendre mon pouls
    3. Quelle expression signifie être gâteux? Sucrer les fraises
    4. Quelle expression désigne des larmes abondantes? Les pleurs d'une Madeleine
    5. Quelle expression signifie "lorsque je ne supporterai rien de plus"? Quand la coupe sera pleine
    6. Quel terme familier désigne la malchance? La déveine, synonyme de la poisse

  • Les faux amis (3)

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ sur le même thème. Ici, tu trouveras simplement des explications complémentaires.

    Les faux amis (3)

    Pour chaque question : Ont-ils le même sens?

    1/ "Clan" dans les deux langues?

    Oui.

    2/ "Le choléra" et "el cólera"?

    Oui.

    3/ "Le pavot" et "el pavo"?

    Non. En français, c'est une plante dont une variété correspond au coquelicot, tandis que le mot espagnol désigne une volaille, le dindon. À noter que, dans la pratique, on désigne la viande par le féminin, la dinde.

    4/ "Tata" dans les deux langues?

    Non. En français, c'est un terme familier et affectueux pour désigner la tante; en espagnol, c'est la sœur.

    5/ "Le limon" et "el limón"?

    Non. Le terme français est polysémique : la terre entraînée par les eaux et déposée sur le lit ainsi que sur les rives d'un fleuve; une roche mixte argilo-siliceuse, plus dense que la vase. Le terme espagnol désigne le citron.

    6/ "Base" dans les deux langues?

    Oui.

    7/ "Vaciller" et "vacilar"?

    Non. En français, cela signifie tituber, trembler, tandis qu'en espagnol cela veut dire taquiner.

    8/ "La cane" et "la cana"?

    Non. En français, c'est la femelle du canard, tandis que le terme espagnol désigne un cheveu blanc.

    9/ "Tergiverser" et "tergiversar"?

    Non. Le verbe français signifie hésiter, atermoyer, retarder le moment de la décision, tandis que le verbe espagnol signifie fausser, déformer des propos.

    10/ "Franco" dans les deux langues?

    Non. En français, cela peut être un terme familier équivalent de "franchement" (Vas-y franco!), et cela peut indiquer aussi un envoi dans frais de transport pour le destinataire, tandis qu'en espagnol il s'agit d'un adjectif, "franc".


  • Citations littéraires

    Citations littéraires

    Avant de lire ce billet, fais le QUIZ éponyme. Voici quelques détails sur la source de chaque citation :

    Quel est l'auteur de chaque citation?

    1/ "Va, je ne te hais point."

    Le Cid (1637; Chimène à Rodrigue, III, 4) de Pierre Corneille

    Intrus : Jean Racine, Cyrano de Bergerac

    2/ "On a souvent besoin d'un plus petit que soi."

    Fables (1668, Le Lion et le Rat) de Jean de la Fontaine

    Intrus: René Descartes, Mme de Sévigné

    3/ "L'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à divers états de développement, soit force soit comme intelligence."

    Notre-Dame de Paris (1831) de Victor Hugo

    Intrus : Émile Zola, Honoré de Balzac

    4/ "Tous pour un, un pour tous."

    Les trois mousquetaires (1844, chapitre IX) d'Alexandre Dumas

    Intrus : Stendhal, Guy de Maupassant

    5/ "Longtemps, je me suis couché de bonne heure."

    Du côté de chez Swann (1913) de Marcel Proust

    Intrus : Le Clézio, André Gide

    6/ "S'il te plaît, dessine-moi un mouton."

    Le Petit Prince (1943) d'Antoine de Saint-Exupéry

    Intrus : Jean Cocteau, Marguerite Duras

    7/ "L'enfer, c'est les autres."

    Huis clos (1944), pièce de Jean-Paul Sartre

    Intrus : Albert Camus, Eugène Ionesco

    8/ "Je dis tu à tous ceux que j'aime"

    Barbara (1945) de Jacques Prévert

    Intrus : Paul Valéry, Colette

    9/ "Sur mes cahiers d’écolier
    Sur mon pupitre et les arbres
    Sur le sable sur la neige
    J’écris ton nom"

    Liberté (1945), poème de Paul Éluard

    Intrus : Apollinaire, Boris Vian

    10/ Par manque de place dans le quiz, on a dû couper la citation. La voici dans sa version complète :

    "Récapitulons, petite je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c’était trop demander et je mis un peu d’eau bénite dans mon vin de messe : je serais Jésus. J’eus rapidement conscience de mon excès d’ambition et acceptai de "faire" martyre quand je serais grande. Adulte, je me résolus à être moins mégalomane et à travailler comme interprète dans une société japonaise. Hélas, c’était trop bien pour moi et je dus descendre un échelon pour devenir comptable. Mais il n’y avait pas de frein à ma foudroyante chute sociale. Je fus mutée au poste de rien du tout. Malheureusement – j’aurais dû m'en douter – rien du tout, c’était encore trop bien pour moi. Et ce fut alors que je reçus mon affectation ultime : nettoyeuse de chiottes."

    Stupeur de tremblements (2001) d'Amélie Nothomb

    Intrus : Fred Vargas, Muriel Barbery


  • Quel mariage grandiose!

           Chers amis,

         Bon! Je l’avoue. J'adore les célébrations de mariage. Absolument tout le monde paraît respirer le bonheur. Chaque année, je vois des centaines de couples d’amoureux passer sous mon regard, pleins de satisfaction, d’enthousiasme et surtout pleins d’amour mutuel, avançant lentement et cérémonieusement vers l’autel, tous souriants, radieux et remplis d'espoir pour l'avenir. Ils sont toujours accompagnés des personnes les plus chères qui contribuent à cet éloge du bonheur partagé. Ces milliers d'invités défilent sous mes pieds, portant fièrement leurs plus beaux vêtements et bijoux. C'est un spectacle magnifique. Tout le public tombe sous le charme ensorcelant de cette attirante cérémonie.

         Mais le plus éclatant des mariages célébrés dans cette cathédrale a été celui qui a uni le prince Jean d’Aragon, fils des Rois Catholiques, et donc héritier de leurs respectives couronnes, avec la jeune princesse Marguerite d’Autriche, fille de l’empereur germanique Maximilien Ier. Cela s'est passé le 3 avril 1497. Malheureusement, je n’ai pas pu assister à la noce, mais quand j’ai emménagé dans mon carillon plusieurs années plus tard, les échos de cette magnifique union résonnaient encore dans cet endroit. Dans les faits, ce sont mes voisins du dessous, surtout une tête de diable qui est bavarde comme une pie, qui m'ont tout raconté dans les moindres détails. Bref, c'est comme si j'y avais été!

         Selon leur projet d'alliances avec les royaumes des alentours, dans le cadre de ce jeu d'échecs entre territoires, les Rois Catholiques ont cherché la stratégie la plus fructueuse afin d'unifier les différents domaines sous la couronne familiale unique. Et les mariages de leurs enfants étaient un outil pour atteindre leurs objectifs. C'était une affaire d'État. Ainsi, ils ont convenu un double mariage : d'un côté, de leur héritier d'un empire en y ajoutant les territoires du nouveau monde, le prince Jean d’Aragon qui épouserait Marguerite d'Autriche. Et d’un autre côté, leur fille Jeanne avec Philippe d’Autriche, appelé populairement Philippe le Beau. Les protagonistes avaient peu à dire. Ils devaient seulement accepter le plan prévu.

        Tout devait être à la hauteur d'une célébration historique d'une telle importance. Pour les Rois Catholiques et leur cour, cela  serait l'occasion de démontrer leur grandeur devant le monde. L'austérité et l'humilité des Rois ne les empêchaient pas de jeter l’argent par les fenêtres. Cela faisait partie de l'objectif recherché. Ce n'était pas gaspiller le trésor, mais bien au contraire, il s’agissait d’un investissement avantageux. C’était une bonne affaire.

         À ce moment-là, chacune des parties concernées avait sa raison d'être satisfaite. En effet, les fiancés, même sans se connaître auparavant, ignorant toutes les manigances qui planaient sur eux, semblaient apparemment être tombés amoureux au premier coup d'œil, victimes d’un véritable coup de foudre.

    Lire la suite

  • Poème contemporain

    Voici un poème de Fabien Mellado :

    «Commençons par nous perdre. Nous perdre dans les eaux d’un poème. Nous perdre dans les limbes d’un monde encore muet. Nous perdre dans l’arrière-pays de notre enfance. Nous perdre et revenir. Dans les mains d’un monde à venir. »

    Si tu veux écouter ce poème, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" (13'24)

    https://www.youtube.com/watch?v=7ckhwg6c5BA&fbclid=IwAR1sBtXz1DHd_uHbFtOLQQiptDOpBdhVSFK1t4tnClF_1ftWxOt9IWyz1F4

    Ensuite, tu peux répondre au questionnaire de la rubrique "Vidéos".


  • La poésie peut-elle changer le monde?

    Avant de lire ce billet, regarde la vidéo "La poésie peut-elle changer le monde?" dans la rubrique "Vidéos".

    Voici les réponses aux 10 questions :

    1/ Au début de l'émission, le journaliste présente deux anthologies poétiques, lesquelles?

    D'une part, Génération Poésie debout, et d'autre part, Anthologie des femmes poètes du monde arabe. Les deux ouvrages sont publiés aux éditions Le Temps des Cerises (juin 2019).

    2/ Selon Maram Al-Masri, à quoi sert la poésie?

    La poésie sert à vivre et à espérer un monde meilleur.

    3/ Comment définit-elle son pays?

    Elle dit qu'elle vient d'un pays où il y a du sang qui coule chaque jour, la Syrie.

    4/ Que lui a dit l'un de ses admirateurs sur sa poésie?

    Il lui a dit que ses mots sont beaucoup plus forts qu'un char.

    5/ Selon Fabien Mellado, à quoi sert la poésie?

    Il considère que la poésie est fondamentalement spirituelle. Comme on a tous besoin de beauté, la poésie peut servir à réenchanter le monde. Pour lui, les lettres nous aident à mieux recevoir le monde et à être plus heureux.

    6/ Quelle est la citation de Paul Éluard que paraphrase Fabien Mellado?

    "Oui, il y a un autre monde, mais cet autre monde est de celui-ci." Le vers exact de Paul Éluard (1895-1952) est : "Il y a un autre monde mais il est de celui-ci."

    7/ Quelle formule emploie le journaliste pour désigner le fait que nous utilisons de moins en moins de mots?

    Il parle de l'appauvrissement du langage. Il est de moins en moins nuancé.

    8/ Quels sont les 4 poètes français auxquels Fabrice Luchini fait référence?

    Alfred de Musset, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire et Paul Valéry.

    9/ D'après Fabien Mellado, la poésie fait l'objet d'un grand paradoxe, lequel?

    La poésie a beau être le genre le plus pratiqué dans le monde, les gens pensent souvent qu'elle est élitiste.

    10/ À la fin de l'émission, quel lien fait-il entre poésie et mémoire?

    La poésie est la garante et la gardienne de la mémoire.


  • Au coeur des flammes

            Chers visiteurs,

            Vous ne le savez peut-être pas, mais les flammes de Notre-Dame de Paris ont remué un douloureux souvenir en moi. Il y a exactement 375 ans, j'ai vécu la plus grande frayeur de ma vie. Eh oui, de l'eau a coulé sous les ponts de l'Arlanzón, mais je m'en souviens comme si c'était hier! J'étais un jeunot à l'époque, insouciant et rêveur. Bon, qu'est-ce que je raconte?! Il ne s'agit pas de moi… Revenons à nos moutons!

            Vers deux heures du matin, le mercredi 20 juillet 1644, une terrible odeur de brûlé et une épaisse fumée noire m'ont brusquement tiré de mon sommeil. Moi, bien que troublé et ensuqué, j'ai compris en un clin d'œil de quoi il retournait. Le transept était en feu! Quelle horreur! Gardant mon calme, j'ai donné un coup de coude à mon collègue Martinillo qui ne s'était pas encore aperçu de la catastrophe. Paniqué, il s'est mis à frapper de toutes ses forces sur sa clochette pour appeler des secours. Hélas en vain. Le son aigu ne parvenait pas aux oreilles d'un sauveur potentiel. Nos vernis commençaient à fondre. Nous étions perdus. Ni moi ni la moindre gargouille ne pouvions prendre nos jambes à notre cou! Nous étions condamnés à disparaître sous les décombres de notre cathédrale chérie, ou à partir en fumée si le feu nous attrapait avant que tout ne s'écroule sur nous. Le fracas des chutes de tableaux étouffaient nos lamentations. Toutes les statues, en bois ou en pierre, peu importe, tremblaient comme une feuille. Nous nous sentions tellement vulnérables, tout à coup! Nous qui avions été créés pour traverser les siècles!...

            Soudain, le vacarme de nos amies les cloches nous ont rassurés quelque peu en mettant toute la ville en branle-bas de combat. Nous avons appris par la suite que c'était Francisco de la Peña, un brave maraîcher du proche Monastère de Las Huelgas, qui avait donné l'alarme. À cause de la canicule, il avait passé une nuit blanche. Las de se retourner dans son lit trempé de sueur, par hasard ou par inspiration divine, il s'était levé et venait de sortir de chez lui dans l'espoir de trouver un peu de fraîcheur sur le pas de sa porte. À peine était-il assis sur son banc qu'une lueur inhabituelle dans les ténèbres avait attiré son attention au-delà de la rivière. C'est alors qu'il avait plissé les yeux pour concentrer son attention sur cette forme rougeâtre au loin. Non, il n'avait pas la berlue! Des flammes sinistres s'échappaient du toit du transept! Mon Dieu ! La cathédrale était en train de brûler! Ni une ni deux, il avait couru prévenir le chanoine qu'il connaissait. Ensuite, tout s'est enchaîné en un tour de main. Le sonneur de cloches ne s'est pas fait prier pour donner l'alerte.

            Malgré les énormes difficultés pour acheminer de l'eau à une telle hauteur, grâce à l’adresse et au courage des braves voisins, l'incendie a été heureusement maîtrisé avant l'aube. Nous l'avions échappé belle! Une procession de gratitude s'est spontanément déroulée dans le cloître. Nous regardions toute cette foule d'un œil particulièrement bienveillant. En tendant l'oreille, j'ai su que le sinistre était attribué au feu mal éteint que les ouvriers avaient laissé la veille. En effet, nous avions subi de graves dommages lors du passage d'un ouragan épouvantable deux ans auparavant, c'est pourquoi notre cathédrale avait fait l'objet d'importants travaux qui venaient tout juste de s'achever. Les échafaudages allaient être démontés pendant la journée de ce fameux mercredi. Si je ne m'abuse, Notre-Dame de Paris était en pleine restauration également au moment du drame récent. Le parallélisme des deux cathédrales est impressionnant dans de nombreux aspects.

            Pour sa part, Monsieur de la Peña a reçu de notre chapitre une belle récompense bien méritée. Grâce à son zèle, le pire avait été évité donc tout le monde a approuvé qu'il reçoive une pension à vie. Or, il est bien dommage qu'aucune rue ou place de la ville ne lui rende hommage. Nous lui devons une fière chandelle, tout de même! Mais voyons, placée prudemment, bon Dieu !

    (8rB remercie Annette et JJA)