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  • L'inventeur de Tardajos

           Et si les frères Lumière s'étaient inspirés du cinématographe d'un Espagnol, M. Díez? Faute de preuves, personne ne peut l'affirmer avec certitude, mais il y a quelques indices intéressants.

           Qui était donc Mariano Díez Tobar? Né en 1868 dans un petit village près de Burgos, Tardajos, il est entré dans les ordres à 18 ans puis a longtemps exercé comme professeur de sciences. Autodidacte, son insatiable curiosité ainsi que ses amples connaissances en mathématiques et en physique l'ont amené à concevoir plusieurs engins novateurs tels qu'une horloge commandée par la voix et… un cinématographe! Eh oui, en 1892, donc trois ans avant les Lumière, il a fabriqué un appareil capable de projeter des photographies et de recréer l'illusion du mouvement.

         Cet inventeur méconnu n'a pas rencontré les frères Lumière en personne, mais l'un de leur représentant, M. Flamereau, lors de son passage à Bilbao. Malheureusement, on ignore si M. Díez lui a cédé ou vendu son invention. En fait, peu de ses documents personnels nous sont parvenus en raison de leur destruction à sa mort, en 1926. Le fait est que sa passion pour les sciences et sa pédagogie dérangeaient certains milieux religieux et politiques de l'époque.

    (8rB remercie Fran)


  • Court mais intense

        Chers fidèles,

        Apparemment, le temps passe très lentement dans cette cathédrale. Il s’arrête presque. Depuis des siècles, rien n’a changé ici. Mais ce n’est pas tout à fait vrai : « Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l’eau celle des moulins », écrivait Marcel Pagnol. 

        De mon emplacement, on entend le murmure des visiteurs. Comme j'ai l'ouïe très fine, j'écoute toutes les conversations des gens. Je peux vous dire que la plupart sont d'une banalité à pleurer. Les indifférents et les fâcheux ne m'intéressent pas, cela va de soi. Il y a un frémissement qui habituellement m’endort.

        Mais certains spécimens humains me semblent dignes d'intérêt. Par leur attitude et leurs paroles, ces simples mortels sortent du lot en exprimant l'admiration, la ferveur, l'humilité, la sérénité que suscite notre majestueuse cathédrale. Par ailleurs, ce lieu extraordinaire inspire également des pensées profondes.

        L'autre jour, notamment, un homme expliquait à son ami la différence entre le nécessaire et le contingent. C’est-à-dire, entre ce qui nous échappe, ce qui ne peut pas être autrement, et ce qui aurait pu ne pas exister, ce qui dépend de nous pour se produire ou pour continuer à exister.

        Voyez-vous, je ne détiens pas la recette du bonheur, trop compliquée en raison du grand nombre d'ingrédients qui participent à sa préparation (la liberté, la volonté, le hasard,…), cependant je considère que la prise de conscience de ces deux concepts opposés et leur application au quotidien rendent la perception de l'existence plus légère.

        Dans l’ancienne mythologie grecque, le dieu Chronos était la personnification du temps, et guidait sagement l'ordre de l'univers tout entier. Écoutez quelqu'un comme moi, son humble disciple, qui s’occupe modestement avec sa cloche de rappeler aux gens le temps qui passe et qui peut réfléchir entre chaque coup pour sortir de l’ennui.

        De fait, je suis convaincu que c'est la conception du temps par les humains qui les martyrise. Je les vois bien s'agiter comme de minuscules fourmis écrasées sous le poids de leurs responsabilités. Que d'affolement pour pas grand-chose! Que d'énergie gaspillée!

        De l'eau a coulé sous les ponts depuis que j'ai été hissé près des voûtes de la cathédrale. J’ai bien écouté son clapotement faire tourner la roue des moulins et s'écraser contre les piliers en pierre des ponts.

        Que de fois ai-je entendu dire "Je n'ai pas vu le temps passer"... Croyez-moi, le temps ne passe ni vite, ni lentement. Il s'écoule, seconde après seconde, inexorablement. Le temps est nécessaire, notre manière de l'occuper, contingente.

        Ce n'est pas un message original, je sais, le même conseil a été répété tout au long de l'histoire de la pensée, de l'art et de la littérature. À vous de faire vos choix et de les assumer pleinement. Acceptez mes conseils. J'ai déjà donné de nombreuses preuves d'avoir la tête sur mes épaules. Ne vous laissez pas emporter inconsciemment par le courant de l'eau. Évitez la procrastination. Ne laissez pas votre perception du temps gâcher votre présent. Si bref.

        « Passe, passe le temps, il n’y en a plus pour très longtemps » chantait Georges Moustaki.

        Carpe diem. N'est-ce pas?

    (8rB remercie JJA)


  • Solution "Noxolo"

    Avant de lire ce billet, lis le questionnaire dans la rubrique "La puce à l'OREILLE".

    Voici les réponses au petit questionnaire sur la chanson Noxolo (2014) de Jeanne Cherhal :

    1. Où se passent les faits racontés dans cette chanson?

    En Afrique du Sud, un peu à l'est de Johannesburg.

    1. Quelles sont les caractéristiques de Noxolo?

    C'est une femme noire qui porte un pantalon d'homme. Elle n'a peur de rien, dort profondément, aime une femme et vit sûrement dans un bidonville (sous un toit de rôle).

    1. Qu'est-ce qu'elle aime faire?

    Elle aime couvrir ses pieds de poussière, cracher dans l'eau, boire de la bière.

    1. Comment se termine la chanson?

    Par la mort de Noxolo. Elle a été tuée par des hommes armés de tessons de verre, au bord de la route.


  • Envie de lire?


     Légende:

    CC = Casa de la Cultura

    MC = Miguel de Cervantes

    B. = mon fonds personnel

    EOI = Escuela Oficial de Idiomas

    N.B. Les derniers titres ajoutés sont en caractère gras.

    Envie de sourire et de rire…

    • Ailleurs si j'y suis d'Antoine Laurain (B.)
    • Art et décès de Sophie Hénaff (B.)
    • Complètement cramé! de Gilles Legardinier (B.)
    • Demain j'arrête! de Gilles Legardinier (B.)
    • Jules de Didier Van Cauwelaert (B.)
    • La grammaire est une chanson douce d'Érik Orsenna (CC +EOI)
    • Le bonheur de Philippe Delerm (CC)
    • Le magasin des suicides de Jean Teulé (B.)
    • Les mafieuses de Pascale Dietrich (B.)
    • Les petits enfants du siècle de Christiane Rochefort (EOI)
    • Les récrés du petit Nicolas de Sempé et Goscinny (CC + EOI)
    • Les vacances du petit Nicolas de Sempé et Goscinny (CC + EOI)
    • L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas (EOI + B.)
    • Merci, grazie, thank you de Julien Sandrel (B.)
    • Poulets grillés de Sophie Hénaff (EOI + B.)
    • Rester groupés de Sophie Hénaff (EOI)
    • Salut à toi ô mon frère de Marin Ledun (B.)
    • Sept histoires qui reviennent de loin de Jean-Christophe Rufin (B.)
    • Stupeur et tremblements  d'Amélie Nothomb (EOI + B.)
    • Un homme, ça ne pleure pas de Faïza Guène (B.)

     

    Envie de frissons et de suspense…

    • Au revoir là-haut de Pierre Lemaître (CC)
    • Deux gouttes d'eau de Jacques Expert (B.)
    • Entre sauvages de Colin Niel (EOI)
    • Hortense de Jacques Expert (B.)
    • La maison assassinée de Pierre Magnan (CC)
    • La mort des bois de Brigitte Aubert (B.)
    • La nuit des temps de Barjavel (CC)
    • L'assassin à la pomme verte de Christophe Carlier (B.)
    • Le concile de pierre de Jean-Christophe Grangé (CC)
    • Le dernier Lapon d'Olivier Truc (B.)
    • L'énigme des Blancs-Manteaux de Jean-François Parot (B.)
    • Le miroir des ombres de Brigitte Aubert (CC)
    • Le sang des Atrides de Pierre Magnan (B.)
    • Les sarments d'Hippocrate de Sylvie M. Jema (B.)
    • L'homme aux cercles bleus de Fred Vargas (MC)
    • L'homme à l'envers de Fred Vargas (B.)
    • L'hygiène de l'assassin d'Amélie Nothomb (MC + EOI)
    • Maldonne de Boileau-Narcejac (B.)
    • Maléfices de Boileau-Narcejac (CC)
    • Monsieur, vous oubliez votre cadavre de Pascal Laîné (EOI)
    • Pars vite et reviens tard de Fred Vargas (EOI)
    • Ravage de Barjavel (B.)
    • Regarde d'Hervé Commère (B.)
    • Robe de marié de Pierre Lemaître (B.)
    • Sauf d'Hervé Commère (EOI)
    • Seules les bêtes de Colin Niel (EOI)
    • Sous le vent de Neptune  de Fred Vargas (MC)
    • Sueurs froides de Boileau-Narcejac (B.)
    • Tabous de Danielle Thiéry (B.)
    • Trois jours et une vie de Pierre Lemaître (B.)
    • Un peu plus loin sur la droite de Fred Vargas (B.)
    • Yeruldelgger de Ian Manook (B.)

     

    Envie d'évasion…

    • Histoire du lion Personne de Stéphane Audeguy (B.)
    • Le grand Cœur  de Jean-Christophe Rufin (B.)
    • Le hussard sur le toit de Jean Giono (B.)
    • Les naufragés de l'île Tromelin d'Irène Frain (B.)
    • Looping d'Alexia Stresi (B.)
    • Marianne de Juliette Benzoni (CC)
    • Vendredi ou les limbes du Pacifique  de Michel Tournier (MC)

     

    Envie de psychologie…

    • Carrefour des nostalgies d'Antoine Laurain (B.)
    • Eugénie Grandet d'Honoré de Balzac (EOI)
    • Faire mouche de Vincent Almendros (B.)
    • La femme qui fuit d'Anaïs Barbeau-Lavalette (B.)
    • La symphonie pastorale d'André Gide (EOI)
    • La vagabonde de Colette (EOI)
    • La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia (B.)
    • Le bal des folles de Victoria Mas (B.)
    • Le chapeau de Mitterrand d'Antoine Laurain (B.)
    • Le collier rouge de Jean-Christophe Rufin (B.)
    • L'empereur c'est moi d'Hugo Horiot (B.)
    • Le journal d'une femme de chambre  d'Octave Mirbeau (B.)
    • Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent (B.)
    • L'étranger d'Albert Camus (CC)
    • L'homme rompu de Tahar Ben Jelloun (B.)
    • Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel (B.)
    • Les heures silencieuses de Gaëlle Josse (B.)
    • Mister T et moi d'Élisa Rojas (EOI)
    • Nagasaki d'Éric Faye (CC + B.)
    • Nos gloires secrètes de Tonino Benacquista (B.)
    • Police d'Hugo Boris (B.)
    • Premier sang d'Amélie Nothomb (EOI)
    • Quelqu'un d'autre de Tonino Benacquista (B.)
    • Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (EOI)
    • Thérèse Raquin d'Émile Zola (B.)
    • Tout à l'ego de Tonino Benacquista (EOI)
    • Un été de Vincent Almendros (B.)

     

    Envie d'émotions…

    • Deux femmes et un jardin d'Anne Guglielmetti (B.)
    • Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda (B.)
    • Entre ciel et Lou de Lorraine Fouchet (EOI)
    • Histoire d'Alice qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris, plus un) de Francis Dannemark (B.)
    • La bulle de Tiepolo de Philippe Delerm (CC)
    • La consolante d'Anna Gavalda (EOI)
    • La joueuse de go de Shan Sa (EOI)
    • La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel (CC + EOI)
    • L'Archipel du Chien de Philippe Claudel (B.)
    • La tresse de Laetitia Colombani (EOI + B.)
    • L'élégance du hérisson de Muriel Barbery (CC + MC)
    • L'enfant de Jules Vallès (EOI)
    • L'enfant de sable de Tahar Ben Jelloun (B.)
    • Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry (EOI)
    • Le reste de leur vie de Jean-Paul Didierlaurent (B.)
    • Les échelles du Levant d'Amin Maalouf (B.)
    • Le soleil des Scorta de Laurent Gaudé (B.)
    • Les victorieuses de Laetitia Colombani (B.)
    • No et moi de Delphine de Vigan (CC + EOI)
    • Patricia de Geneviève Damas (B.)

     

    Envie de biographie…

    • La vie, la mort, la vie d'Erik Orsenna (B.)
    • Molière chef de troupe de Francis Perrin (B.)
    • Une femme honorable de Françoise Giroud (B.)
    • Une vie de Simone Veil (B.)

     

    Envie de romance…

    • Et si c'était vrai de Marc Levy (EOI)
    • La bicyclette bleue de Régine Deforges (EOI)
    • La femme au carnet rouge d'Antoine Laurain (B.)
    • La part des flammes de Gaëlle Nohant (B.)
    • Le garde du cœur de Françoise Sagan (EOI)
    • Le petit sauvage d'Alexandre Jardin (CC + EOI)
    • Les yeux couleur de pluie  de Sophie Tal Men (EOI)
    • L'île des gauchers d'Alexandre Jardin (B. + EOI)
    • Oublier Marquise d'Emmanuelle de Boysson (B.)
    • Pas son genre de Philippe Vilain (B.)

  • Nul pain sans peine

     

    En exclusivité pour 8rB, voici l'interview d'un jeune boulanger de Burgos qui déborde d'énergie et de sympathie. C'est un plaisir de le regarder pétrir la pâte à pain. Les enfants qui accompagnent leurs parents se collent à la vitre pour observer, les yeux écarquillés, Santi et Amanda.

    - Bonjour Santi, on aimerait savoir si devenir boulanger est une vocation chez vous.

    - Oui, à fond!

    - Mais quel a été le déclic?

    - En fait, c'est Amanda, ma compagne, qui m'a donné le goût de la boulange. Elle vient d'une famille de boulangers alors elle a le métier dans le sang. Moi, j'ai d'abord fait des études de cuisine chez Arguiñano.

    - La boulangerie est-elle un secteur porteur?

    - En tout cas, il y a une forte demande de gens qualifiés.

    - Amanda et vous, vous êtes tous les deux salariés chez Macadamia?

    - Non, nous sommes à notre compte en tant qu'associés.

    - Qu'est-ce qui a guidé le choix de l'emplacement de votre fonds de commerce?

    - On habite dans ce quartier, voilà tout.

    - Et le fait que ce soit une rue piétonne s'avère un avantage?

    - Oui, c'est une rue en plein essor. C'est une rue passante plutôt sympa, non?

    - Santi, dites-nous quels sont les points forts et les points faibles de votre profession.

    - Moi, je trouve que c'est un métier merveilleux! On a des clients charmants. C'est un boulot très gratifiant. On adore pouvoir fabriquer un produit qu'on aime consommer nous-mêmes et offrir à nos enfants.

    - Mais les horaires ne sont pas top… Il faut se lever super tôt!

    - Non, ça va, ce n'est pas trop dur. La fermentation longue de 24h nous facilite la tâche. Et nos machines modernes aussi. En plus, comme j'ai toujours bossé dans la restauration alors je suis habité à ces horaires.

    - Depuis le 1er juillet, il y a une nouvelle réglementation concernant la fabrication du pain en Espagne. Est-elle bénéfique pour la profession?

    - Je pense que oui. Mais pas seulement pour les boulangers, pour les consommateurs aussi! Ils sont mieux informés. Il faut continuer sur cette voie car ça favorise la boulangerie artisanale.

    - Une dernière question : en France, depuis 1998, la loi autorise uniquement les artisans qui élaborent leur pain de A à Z à appeler leur commerce "boulangerie", qu'en pensez-vous?

    - Je trouve ça très bien! En Espagne, sur la devanture de certains points de vente, la belle image du boulanger devant son vieux four à pain n'est là que pour la déco, à l'intérieur on fait juste cuire du pain surgelé. Il faut différencier clairement la boulangerie artisanale de celle industrielle. Les gens regardent de près le prix du pain, mais il y en a qui voient bien la différence de qualité. Grâce à notre choix des ingrédients, du levain, de la méthode de fermentation, de pétrissage et de cuisson, on obtient un produit final d'une grande qualité. Son goût, sa texture et sa conservation sont excellents.

    - Merci infiniment, Santi et Amanda! À très bientôt!

    En résumé, la boulangerie artisanale, plus qu'un gagne-pain, c'est une vocation. Le succès de Macadamia illustre à merveille l'expression "ça se vend comme des petits pains"! Mais ils ont du pain sur la planche! ;D


  • Agadir

      Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Agadiragadir.mp3 (3.4 Mo)

    Agadir

               Ton lieu de naissance : Nantes. Ton nom de famille : marocain. Les aléas de la vie, tu connais. Ton patronyme aurait pu être mauritanien comme celui de ta mère ou bien français comme celui de l'homme dont elle est tombée amoureuse à 17 ans. 

              Tu n'as pas connu le déracinement, tes parents non plus. Tes grands-parents paternels ont débarqué à Marseille avec leur progéniture quelques mois après avoir tout perdu dans le tremblement de terre de 1960 qui a détruit la kasbah d'Agadir. Ton père est né à Rodez trois ans plus tard. Ta mère a vu le jour en Mauritanie, mais ses parents ont émigré en France quand elle était encore bébé. Même si elle n'a jamais remis les pieds sur la terre de ses ancêtres, elle t'a transmis les recettes familiales, telles que le "banafé", un ragoût aux oignons marinés. Tantôt elle opte pour le couscous mauritanien, tantôt pour celui marocain. Mais le plus souvent, elle concocte des plats d'inspirations très diverses. De toute façon, la cuisine, ce n'est pas ton truc. Mais si tu ne dois en citer qu'un, ton plat préféré est le ceviche d'espadon.

              C'est ta grand-mère paternelle, toujours fourrée dans ses bouquins, qui t'a appris que le nom  du "Maroc" vient de "Marrakech", la capitale des Almoravides fondée au XIème siècle. Or, l'un de tes cousins, jamais sorti de son trou, soutient qu'il découle de l'arabe "al-Maghrib", qui signifie "pays du couchant". Tu ne sais pas qui a raison donc, pour la paix dans la famille, tu as décidé que c'était un mélange des deux origines. Tu n'es pas linguiste alors tu ne vas pas te prendre la tête.

              Parfois, tu as le cul entre deux chaises. Mais c'est uniquement à cause du regard des autres. Quand tu passes tes vacances à Agadir, rien qu'en ouvrant la bouche, tout le monde sait que tu vis en France. Et pourtant, tu t'appliques à bien parler. Dans les rues nantaises, depuis ton adolescence, tu ne comptes plus le nombre de fois où les flics ont contrôlé tes papiers. À ta copine Magali, avec ses taches de rousseur et sa peau blanche, ça ne lui est jamais arrivé. Comme par hasard. Tu as compris que tu ne devais plus sortir sans ta carte d'identité, voilà tout. Ce n'est pas la mer à boire. Que les autres te collent l'étiquette d'étranger, où que tu ailles, ça t'est égal. Toi, tu te sens bien dans tes baskets, que ce soit sur une plage marocaine ou sur les bords de la Loire.

              Le soir, au creux de ton lit, tu te balades dans le souk El Had. Ou au milieu des gratte-ciel de Kyoto. Le nom d'Agadir te fait rêver, mais tu ne voudrais pas y vivre. Parfois les racines sont des entraves. Ton copain Étienne t'a tellement parlé de son voyage au Japon que c'est là que tu aimerais mettre les voiles…

    (8rB remercie Ali)


  • Solution "Évidemment"

    Avant de lire ce billet, lis le questionnaire dans la rubrique "La puce à l'OREILLE".

    Voici les réponses aux questions sur la chanson Évidemment (2019) de Trois cafés gourmands :

    1. Perturbant : bouleversant
    2. Gênant : embarrassant
    3. Très fatigant : éreintant
    4. Ennuyeux : chiant (familier)
    5. Émouvant : touchant      
    6. Enivrant : grisant
    7. Qui aime faire la fête : fêtard
    8. Très pâle : blême
    9. Obstacle : une entrave
    10. Refuser les compromis : ne rien lâcher

  • Non, c'est non

    Punchlinettes

    L'humour est vital pour s'éclater, se détendre, être sur la même longueur d'onde, ou prendre du recul. Sans oublier qu'il est une arme verbale intéressante et parfois efficace. En voici la preuve dans un article du site www.positivr.fr qui vaut le détour. Dommage qu'il y ait des fautes de français dans certains messages, mais bon, on ne va pas se mettre la rate au court-bouillon pour une coquille (si c'en est une!).

    Clique sur le lien :

    https://positivr.fr/punclinettes-instagram-anti-sexisme/

    Angèle ne manque pas d'humour non plus. Pas besoin de présenter cette jeune chanteuse belge qui fait un tabac, n'est-ce pas? Le titre "Balance ton quoi" (2019) rappelle le hashtag "balance ton porc", mais on peut aussi le comprendre autrement vu que le verbe balancer est polysémique. En effet, en français familier, il signifie dénoncer ou jeter, dans le registre standard, bercer, ballotter. Et quand Angèle dit "Va te faire en…", on peut compléter avec le verbe vulgaire enculer, mais aussi d'autres verbes comme enfermer, empaler, entraver, amputer… Comme quoi, les interprétations ne manquent pas!

    Regarde le clip :

    Qu'on aime ou non les allusions et les jeux de mots de cette chanson, elle insiste sur un message primordial : non, c'est non. Simple comme bonjour? Les chiffres prouvent le contraire. Tous les violeurs et les féminicides ne le comprennent pas, malheureusement.

    Une autre chanson en parle d'une manière subtile et claire à la fois, "Quand c'est non, c'est non" (2014) de Jeanne Cherhal. Écoute-la :

    Grâce aux mesures légales et judiciaires prises, l'Espagne fait figure de modèle à suivre dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. Ces derniers jours, on en parle beaucoup dans les médias français :

    https://www.arte.tv/fr/videos/091917-000-A/l-espagne-pionniere-dans-la-lutte-contre-les-feminicides/

    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/lutte-contre-les-feminicides-l-espagne-un-modele-a-suivre_2096212.html

    Depuis le début de l'année, 101 femmes ont trouvé la mort en France, tandis que l'Espagne en compte 40 à ce jour. La différence est énorme. Il est vrai que ces chiffres sont à prendre avec des pincettes puisqu'il faut tenir compte du nombre d'habitants, de la législation et des méthodes de calcul… Mais c'est toujours trop.

    Pour en savoir plus sur la situation en Europe, voici un article de Bfmtv :

    https://www.bfmtv.com/societe/la-france-est-elle-un-des-pays-les-plus-touches-par-les-feminicides-en-europe-1759782.html


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