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  • Le français est un atout

    Infographie élaborée par le CIEP :

    Le francais est un atout

  • Balade française nº1

    Promène-toi dans Burgos tout en repérant des mots français sur les enseignes, les vitrines…

    1/ Quelles sont les deux rues parallèles qui portent des toponymes français?

    2/ Quel nom de fleur en français peut-on trouver dans l'avenue des Rois Catholiques?

    3/ Quelle lettre manque au mot français sur une vitrine de la rue Saint Alleaume?

    4/ On peut lire une phrase en français dans la rue Laín Calvo, laquelle?

    5/ Quelle boutique de la rue Santander a pour nom un adverbe en français?

    Les réponses seront prochainement dans la rubrique "Soyons MALINS".

    En tout cas, merci à Maricarmen, Alfredo, Marisa et Marian!


     

  • De l'espace à Paris, en passant par Berlangas de Roa

    Dans la soirée du 8 juillet 1811, c'est-à-dire pendant la guerre d'indépendance espagnole, des habitants de la petite commune de Berlangas de Roa ont entendu toute une série de détonations effrayantes, mais ils ont cru qu'il s'agissait de tirs de l'artillerie napoléonienne.

    En fait, ce vacarme a également surpris la troupe du général Dorsenne (1773-1812) qui a pensé à une attaque par les guérilleros. Il a donc ordonné à un détachement d'aller jeter un coup d'œil. Ses soldats sont vite revenus l'informer qu'ils avaient trouvé un cratère sur la route qui reliait Berlangas à Aranda de Duero. C'était l'œuvre d'une météorite!

    Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les météorites provoquaient la crainte et alimentaient bon nombre de superstitions. En 1794, c'est un savant allemand, Ernst Chladni (1756-1827) qui a défendu la thèse selon laquelle c'étaient des corps étrangers à notre planète. Ses arguments ne seront acceptés par la communauté scientifique européenne qu'au début du XIXe siècle, notamment par le physicien Jean-Baptiste Biot (1774-1862).

    C'est pourquoi, lorsque le général Dorsenne a récupéré des fragments de la météorite de Berlangas, au lieu de les cacher ou de les détruire, il les a envoyés au Musée d'Histoire naturelle de Paris, où l'on peut encore en admirer plusieurs, dont un d'environ 1 kg.

    Avis aux amateurs : les coordonnées exactes de l'impact de la "Berlanguillas" sont 41º 41’N, 3º 48’W.

    (8rB remercie Luis!)


     

  • La couleur isabelle

    Est-ce en l'honneur d'Isabeau de Bavière ou d'Isabelle Huppert? Non, cette couleur n'est pas un hommage à l'épouse du roi de France Charles VI ni à l'actrice contemporaine. Mais il est bien question d'une reine à l'origine. Espagnole!

    Dans le dictionnaire de l'Académie française, on peut lire l'explication suivante :

    "Emprunté de l'espagnol Isabel, parce que, lors du siège de Grenade (1491), la reine Isabelle la Catholique aurait fait le vœu de ne pas changer de chemise avant la prise de la ville ; on disait que, de ce fait, cette chemise avait jauni et que les manchettes en étaient fort sales. D'un jaune clair tirant sur le beige."

    Ce terme est employé en particulier pour la robe des chevaux. On peut même l'utiliser comme substantif, un isabelle.

    (8rB remercie Nicolas!)

  • Où est passé tout le monde?

    Voici l'enregistrement de ce récit afin de l'écouter avant de le lire.

    Ou est passe tout le monde 1ou-est-passe-tout-le-monde-1.mp3 (1.23 Mo)

    Ou est passe tout le monde 2ou-est-passe-tout-le-monde-2.mp3 (1.28 Mo)

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    Ou est passe tout le monde 4ou-est-passe-tout-le-monde-4.mp3 (1.53 Mo)

    Ou est passe tout le monde 5ou-est-passe-tout-le-monde-5.mp3 (638.38 Ko)

    Où est passé tout le monde?

    1

    En sortant du cagibi, mon pied heurte un truc un peu mou. C'est un corps inerte. Mais qu'est-ce que je faisais dans ce cagibi? Je me sens encore un peu étourdi. J'ai dû me cogner contre l'une des étagères. Ah oui, on me poursuivait et je m'y suis caché. Parfois, j'ai des trous de mémoire, mais ça arrive à tout le monde.

    Je jette un coup d'œil autour de moi. La lumière crue me dérange alors je cherche l'interrupteur sans parvenir à le repérer. À ma gauche, contre le mur, il y a une rangée de sièges en plastique de couleur bleu pastel. Par terre, je m'attends à voir du carrelage, un damier lie-de-vin et beigne, par exemple, mais pas du tout, c'est du linoléum gris clair, lisse et froid. Une chaleur ammoniaquée me pique les narines. Un bourdonnement me chatouille l'oreille, rien d'autre.

    En face de moi, une espère de comptoir me fait comprendre que je me trouve dans la succursale d'une banque.

    2

    Je me glisse derrière le comptoir et aperçois une porte entrouverte dans un renfoncement. En la poussant, je la cogne contre une corbeille à papiers. Dans un espace riquiqui, sombre, sans fenêtre, un faisceau lumineux provient d'un coffre ouvert. Quelle poisse! Pas de lingot d'or ni de liasse de billets, seulement quelque chose qui ressemble à une plaquette de beurre. C'est une blague ou quoi?

    Terriblement déçu, je retourne dans la salle afin de voir de plus près le macchabée. En me penchant pour ramasser sa canne, qui pourra me servir d'arme, je remarque la drôle de grimace du vieil homme. Son sourire béat contraste avec ses sourcils froncés et ses yeux fermés. Ce visage ne me dit rien. Ce doit être un otage qu'on a éliminé au cours du braquage. Du coup, je relève la tête pour inspecter le plafond. Curieusement, il n'y a qu'une seule caméra de surveillance. Je m'en approche et tente de la frapper à l'aide de la canne, mais je n'y arrive pas car je suis trop petit. Je dois reconnaître que je suis de plus en plus voûté.

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              Quelle tête de linotte! Je me rends compte qu'il y a une porte vitrée à l'autre bout de la salle qui donne sur l'extérieur. J'aperçois les réverbères allumés. Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt? Au lieu de tourner en rond, je ferais mieux de partir d'ici avant que mes poursuivants ne me mettent la main dessus. Mon esprit curieux me perdra. Je suis toujours à fouiner partout, c'est plus fort que moi. Et voilà où ça me mène : prisonnier d'une bande de malfaiteurs. D'habitude, ma maladresse m'apporte les foudres de mon entourage alors je suis étonné d'avoir échappé à ces types. Ce sont des amateurs, tout bêtement. Comme il n'y a plus personne ici, les flics ont dû intervenir et les arrêter tous. Sauf qu'ils m'ont oublié ou quoi?

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              La porte vitrée ne s'ouvre pas. Même si c'était prévisible, j'ai tenté ma chance. Alors je fais demi-tour et m'engage dans un étroit couloir fermé par une porte coupe-feu. Ouf, elle s'ouvre. J'en passe plusieurs avant de d'entrer dans une petite salle d'attente avec des chaises, une table basse couverte de prospectus et de magazines ainsi qu'un distributeur automatique de boissons. Trois couloirs s'offrent à moi.

    Dans le premier, le seul éclairé, tout de suite à ma droite, la pancarte d'une porte attire mon attention. Elle indique des escaliers. En baissant la poignée, je constate que ça ne s'ouvre pas donc je la soulève et découvre avec soulagement que ça fonctionne. Mon cœur bat la chamade. Au bas des escaliers, je me retrouve dans les sous-sols d'un garage. J'erre quelques minutes parmi les véhicules puis, en haut d'une rampe, je trouve enfin la sortie. Ni barrière ni grille, la voie est libre. Je n'en reviens pas. Je connais cette place carrée avec ce square au milieu. Puisqu'il n'y a pas un chat, j'en déduis que la police a évacué tous les habitants du quartier. C'est à ce moment-là qu'un gros doute me fait trembler de la tête aux pieds.

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    Le jour se lève. Le frémissement des feuillages et l'air frais sur mes tempes me calment un peu. N'empêche, la question qui me trotte dans la tête me trouble encore. Suis-je un otage ou un braqueur de banque? L'absence des flics me tracasse encore plus que la disparition des voitures tout autour du square. L'angoisse me serre la gorge. Les jambes en compote, la canne m'évite de justesse de tomber comme un sac de pommes de terre. Après quelques pas sur le trottoir, je reprends le contrôle de mon corps. Et je retrouve le cap à suivre : raser le mur de la succursale, tourner au coin, prendre la ruelle qui débouche sur le boulevard où je pourrai héler un taxi. Si seulement je trouvais une auberge de jeunesse bien douillette, j'y vivrais comme un coq en pâte, entouré de rires et de musiques.

               Au moment où je tâte les poches de mon pantalon de pyjama pour voir si je n'ai pas oublié mon portemonnaie, une main me saisit le bras et une voix féminine me dit sur un ton ferme et doux à la fois : "Il faut arrêter de regarder trop de séries, monsieur. Venez, je vous raccompagne dans votre chambre."

    (8rB remercie Santiago)