De l'espace à Paris, en passant par Berlangas de Roa

Dans la soirée du 8 juillet 1811, c'est-à-dire pendant la guerre d'indépendance espagnole, des habitants de la petite commune de Berlangas de Roa ont entendu toute une série de détonations effrayantes, mais ils ont cru qu'il s'agissait de tirs de l'artillerie napoléonienne.

En fait, ce vacarme a également surpris la troupe du général Dorsenne (1773-1812) qui a pensé à une attaque par les guérilleros. Il a donc ordonné à un détachement d'aller jeter un coup d'œil. Ses soldats sont vite revenus l'informer qu'ils avaient trouvé un cratère sur la route qui reliait Berlangas à Aranda de Duero. C'était l'œuvre d'une météorite!

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, les météorites provoquaient la crainte et alimentaient bon nombre de superstitions. En 1794, c'est un savant allemand, Ernst Chladni (1756-1827) qui a défendu la thèse selon laquelle c'étaient des corps étrangers à notre planète. Ses arguments ne seront acceptés par la communauté scientifique européenne qu'au début du XIXe siècle, notamment par le physicien Jean-Baptiste Biot (1774-1862).

C'est pourquoi, lorsque le général Dorsenne a récupéré des fragments de la météorite de Berlangas, au lieu de les cacher ou de les détruire, il les a envoyés au Musée d'Histoire naturelle de Paris, où l'on peut encore en admirer plusieurs, dont un d'environ 1 kg.

Avis aux amateurs : les coordonnées exactes de l'impact de la "Berlanguillas" sont 41º 41’N, 3º 48’W.

(8rB remercie Luis!)


 

 
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